Décédé à l'âge de 96 ans
La Chine est en deuil après le décès de l'ex-président Jiang Zemin

Sites de médias d'Etat et applications mobiles en noir et blanc, drapeaux en berne sur les bâtiments officiels à Pékin, hommages fleuris dans sa ville natale: la Chine est en deuil jeudi, au lendemain du décès de l'ex-président Jiang Zemin.
Publié: 01.12.2022 à 11:45 heures
Le jour des funérailles de l'ex-président n'est pas encore fixé.
Photo: JEROME FAVRE

Au pouvoir de 1989 à 2003, Jiang Zemin est décédé mercredi à l'âge de 96 ans, d'une leucémie et d'une défaillance de plusieurs organes, ont indiqué les médias d'Etat, en précisant que les préparations des funérailles avaient commencé.

Dans sa ville natale Yanghzou et non loin de là à Shanghai, des fleurs avaient été déposées en hommage tandis qu'un important dispositif policier était en place près de l'hôpital où il serait décédé, ont constaté des journaliste d'AFP. Vers 12h45 (05h45 suisses), un convoi de véhicules est parti de l'hôpital, avec à sa tête une voiture portant sur son capot ce qui semblait être une couronne de fleurs jaunes. Le convoi s'est ensuite dirigé vers l'aéroport de Hongqiao.

Une heure plus tôt, la police avait ordonné aux passants de quitter le carrefour près de l'hôpital, alors qu'une foule de badauds s'y était rassemblés, vêtus de vêtements de couleur sombre et portant des masques. Des photos envoyées à l'AFP par un riverain ont montré un groupe de personnes alignées sur le trottoir et portant des chrysanthèmes. L'une d'elles portait une banderole disant «Fais un bon voyage, vieux camarade de classe».

Des agents avec des vestes jaunes étaient présents le long de la route, certains ayant également pris position sur les hauts bâtiments surplombant l'autoroute près de là. Un habitant du quartier a raconté à l'AFP avoir reçu l'annonce surprise, mercredi soir, que l'école de son enfant serait fermée le lendemain pour «des raisons de circulation». Il a ajouté avoir été interdit de sortir de son complexe résidentiel avant jeudi 17h00 et avoir reçu l'ordre de fermer toutes ses fenêtres, sans qu'aucune raison ne soit spécifiée.

Souvenirs émus

Mercredi, les médias d'Etat avaient annoncé que le comité de préparation des funérailles de Jiang Zemin avait été formé, avec à sa tête l'actuel président, Xi Jinping. Aucune date n'a été donnée pour l'événement, qui devrait avoir lieu à Pékin. Les Chinois restent partagés quant à l'héritage laissé par Jiang Zemin. Si nombre d'entre eux se souviennent d'un dirigeant jovial et plein d'humour, ayant apporté un vent d'air frais à une direction communiste souvent étriquée, d'autres n'oublient pas que, sous son mandat, la corruption, les inégalités et la répression des militants politiques ont nettement augmenté.

Une fois à la retraite, il a toutefois été vu avec tendresse par ses fans chinois des générations Y (nés entre le début des années 1980 et la fin des années 1990) et Z (fin des années 1990 à 2010), qui s'appelaient eux-mêmes les «fidèles du crapaud», fascinés par sa contenance rappelant le batracien et ses manies excentriques. Beaucoup désignaient l'ancien leader comme «grand-père Jiang».

Le président russe Vladimir Poutine a été l'un des premiers dirigeants étrangers à rendre hommage à Jiang Zemin, un «ami sincère» de la Russie et «un homme d'Etat exceptionnel». Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lui qualifié Jiang Zemin de «défenseur inébranlable de l'engagement international» de son pays, et a loué sa «chaleur humaine» et son «ouverture d'esprit».

(ATS)

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