La Chine est en état d’urgence. Une vague de protestation s’est emparée du pays. Les gens descendent dans la rue et exigent la fin de la politique du zéro Covid. Le pays est la dernière grande économie à imposer des mesures très strictes. Même de petits foyers épidémiologiques de Covid-19 peuvent entraîner des confinements, voire le bouclage de villes entières. Le nombre d’infections continue d’augmenter – mardi, 38’421 nouvelles infections ont ainsi été enregistrées. Le nombre de citoyens malades atteint un nouveau sommet.
Malgré les manifestations, le gouvernement reste ferme. Les protestations sont fortement réprimées et les dirigeants renforcent la présence policière. Selon des spécialistes du Covid-19, Pékin ne peut de toute façon pas mettre fin à son dispositif du jour au lendemain. Un abandon rapide de toutes les mesures serait «contre-productif et dangereux», a souligné lundi à l’agence de presse allemande Timo Ulrichs, expert en santé globale à la Haute école Akkon pour les sciences humaines, à Berlin.
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«La population ne supportera certainement pas cela plus longtemps»
Les Chinois n’auraient pas de protection immunitaire suffisante. Une contamination soudaine pourrait conduire à une catastrophe épidémiologique et à de nombreux décès. La Chine a un faible taux de vaccination. Mais ce n’est pas son seul problème: les vaccins à ARNm ne sont toujours pas autorisés dans le pays. Les autorités continuent à promouvoir des substances développées au sein des frontières chinoises. Mais elles sont moins efficaces et la protection est moins longue.
C’est pourquoi le pays est confronté à une nouvelle flambée des cas de Covid-19. Mais pour Timo Ulrichs, continuer à appliquer strictement la politique du zéro Covid ne résoudra pas les tensions. «La population ne supportera certainement pas cela plus longtemps», souligne l’expert.
Le dilemme chinois
Le gouvernement aurait certes pu contrôler temporairement le virus grâce à ces mesures drastiques. Mais le pays aurait dû lancer une campagne de vaccination plus conséquente afin de mettre en place une protection immunitaire suffisante, soutient Timo Ulrichs. Cela aurait permis d’assouplir peu à peu les mesures contre le Covid.
Aujourd’hui, la Chine est prise dans un dilemme. La seule solution: vacciner autant que possible. Mardi, l’autorité sanitaire nationale a annoncé vouloir vacciner rapidement la population âgée contre le coronavirus pour «continuer à augmenter le taux de vaccination chez les personnes de plus de 80 ans et chez les personnes âgées de 60 à 79 ans». Cela reste toutefois insuffisant aux yeux de Timo Ulrichs.