Contrôlé en plein direct à Shanghaï
Ce qu'il s'est passé après l'arrestation du journaliste RTS par la police chinoise

Lors des protestations massives en Chine, le correspondant de la Radio Télévision Suisse (RTS) Michael Peuker a manqué de peu de se faire arrêter en plein direct. Il a dû ensuite suivre la police. Blick vous raconte la suite de sa mésaventure.
Publié: 29.11.2022 à 15:22 heures
|
Dernière mise à jour: 30.11.2022 à 14:22 heures
1/5
Des policiers chinois se tenaient à côté de Michael Peuker pendant son direct depuis Shanghaï.
Photo: RTS
Guido Felder

Dimanche soir, Michael Peuker, un journaliste correspondant de la Radio Télévision Suisse (RTS) a manqué de peu de se faire arrêter en plein direct par forces de l'ordre chinoises à Shanghaï. Une mésaventure que celui-ci a partagé avec Blick.

Le reporter voulait couvrir les grandes manifestations dans le pays contre la politique zéro Covid. Alors qu'il se mettait en place avec son caméraman pour une transmission live dans le «19:30», le correspondant a remarqué sur le moniteur les lumières clignotantes rouges et bleues d'une patrouille de police qui s'arrêtait derrière lui, cinq minutes avant qu'il ne doive passer à l'antenne.

«Les policiers ont ouvert la fenêtre et crié 'contrôle!'», raconte Michael Peuker au téléphone. Comme celui-ci ne portait pas sa carte d'identité ni sa carte de presse sur lui, mais les avait laissées dans le bureau voisin, la police lui a demandé, ainsi qu'au caméraman, de monter immédiatement à bord. Le journaliste a toutefois réussi à faire patienter les policiers en leur disant qu'il allait passer à l'antenne quelques minutes plus tard.

Placés «sous enquête»

Pendant l'émission, Michael Peuker a parlé des slogans scandés par les manifestants... en mentionnant le nom du président chinois Xi Jinping. Ce que les policiers n'ont visiblement pas apprécié, puisqu'ils se sont soudainement approchés de lui. Michael Peuker leur a alors tendu la main droite en signe de défense. «Comme ils s'approchaient, j'ai terminé ma phrase plus tôt et j'ai clos la transmission», détaille-t-il à Blick.

Ensuite, les policiers ont confisqué les (coûteuses) caméras et ont demandé aux collègues d'aller chercher leurs papiers d'identité: «Ils nous ont dit qu'il y aurait une enquête sur nous pour savoir si nous avions enfreint la loi chinoise.»

Arrivé dans son bureau, Michael Peuker a appelé son chef en Suisse et lui a demandé d'informer l'ambassade s'il ne donnait plus de nouvelles dans un avenir proche. De retour auprès des policiers, les deux collègues se sont fait presser d'obtempérer.

Soudain libre

«Mais la situation s'est soudainement retournée», raconte Michael Peuker. Après un appel téléphonique à la centrale, les policiers ont rendu leur équipement aux journalistes et les ont laissés partir: «Ils nous ont dit qu'ils avaient reçu l'ordre de nous libérer.»

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

À ce moment, ils ne se seraient plus souciés de ce que le journaliste de la RTS aurait dit à la télévision. «Quand je leur ai dit qu'il s'agissait de la manifestation, ils ont simplement demandé: 'Quelle manifestation?'» Cette situation a duré une quarantaine de minutes et a eu de quoi mettre Michael Peuker en colère.

Actuellement, la situation à Shanghaï s'est quelque peu calmée. Beaucoup de gens viennent uniquement pour voir ce qu'il se passe. «Mais nombre d'entre eux considèrent le simple fait d'observer quelque chose d'interdit comme une protestation silencieuse», souligne le reporter.


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la