Pas de levée des sanctions russes
Macron évoque l'envoie de «force de réassurance» en cas de paix

Les alliés de l’Ukraine, réunis à Paris, ont réaffirmé leur refus de lever les sanctions contre la Russie et envisagent de les renforcer, tout en discutant des garanties de sécurité pour Kiev, dont une possible force de réassurance européenne en cas de paix.
Publié: 27.03.2025 à 15:03 heures
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Dernière mise à jour: 27.03.2025 à 17:09 heures
Le président français, son homologue ukrainien et le Premier ministre britannique sont à la manœuvre pour faire entendre la voix de l'Ukraine et des Européens face au réchauffement spectaculaire entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine.
Photo: IMAGO/Bestimage
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AFP Agence France-Presse

Les pays alliés de l'Ukraine, réunis jeudi à Paris en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont exclu toute levée des sanctions visant la Russie, envisageant au contraire de les renforcer afin d'accentuer la pression sur Moscou pour la contraindre aux négociations de paix. Les alliés de l'Ukraine ont «acté de manière unanime» qu'il ne fallait pas lever les sanctions contre Moscou, a fait valoir Emmanuel Macron, à l'initiative de ce sommet. 

«Cela n'a aucun sens de mettre fin aux sanctions tant que la paix n'est pas réellement rétablie et nous en sommes malheureusement encore loin», a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz à l'issue du sommet, jugeant que ce serait «une grave erreur» de le faire maintenant. «Bien au contraire, ce dont nous avons discuté est de savoir comment nous pouvons accroître les sanctions», a également affirmé le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui se tenait à côté du président ukrainien. 

«Nous avons discuté des plans visant à rétablir la paix, de la mobilisation des forces armées et des plans opérationnels, qu'ils soient aériens, terrestres ou maritimes», a-t-il ajouté. «Nous vous soutenons pleinement, aussi longtemps qu'il le faudra», a-t-il assuré.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté jeudi les Occidentaux à empêcher toute levée des sanctions contre la Russie, comme Moscou le réclame en vue d'une trêve en mer Noire, estimant que cela enverrait des «signaux très dangereux». «Après les signaux que nous avons entendus (...) depuis l'Arabie saoudite au sujet des sanctions, de la possible levée des sanctions... Ce sont des signaux très dangereux», a déclaré Zelensky lors d'une conférence de presse à Paris.

Force de réassurance

Le président français a par ailleurs affirmé qu'il y aurait «une force de réassurance» de «plusieurs pays européens» en cas de paix. «Ces forces de réassurance n'ont pas vocation à être des forces de maintien de la paix», ni «des forces présentes sur la ligne de contact», ni «des forces qui se substituent aux armées ukrainiennes», mais des forces «qui signeraient un soutien dans la durée et auraient un caractère de dissuasion à l'égard d'une potentielle agression russe», a poursuivi le président français, en relevant que, faute d'«unanimité» entre les pays sur la question, il s'agirait de forces de seulement «quelques Etats membres» de la coalition.

De son côté, Volodymyr Zelensky a estimé que «la Russie ne veut aucun type de paix». Et il a souligné le travail sur les garanties de sécurité que pourraient apporter les Européens «dans les jours et semaines à venir». Ce sommet, qui a duré plus de trois à heures à l'Elysée, était notamment destiné à discuter des garanties de sécurité pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen dans le cadre d'un futur accord de paix avec la Russie, encore très hypothétique.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit regretter qu'il y ait toujours «beaucoup de questions» et «peu de réponses» au sujet du potentiel déploiement d'un contingent européen sur le sol ukrainien pour surveiller un éventuel cessez-le-feu avec la Russie, à l'issue d'un sommet à Paris des pays alliés de Kiev. «Quant aux actions de ce contingent, à ses responsabilités, ce qu'il peut faire, comment il peut être utilisé, qui en sera responsable, il y a beaucoup de questions. Jusqu'à présent, il y a peu de réponses», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

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