Ils sont arrivés en mars, sont repartis en avril et ont laissé derrière eux un bain de sang. Les soldats russes ont tué plus de 450 personnes dans la ville ukrainienne de Boutcha. Dont une grande partie était des civils. De nouvelles révélations du «New York Times» montrent désormais les détails de ce massacre.
Le matériel analysé montre avec une précision effrayante à quel point les soldats de la 234e division de fusiliers ont agi de manière consciente et préparée. Un aperçu de la situation.
Qui se cache derrière la 234e division?
La 234e division de tirailleurs, une unité de parachutistes, a atteint la rue Jablonska à Boutcha le 4 mars. Les soldats ont interrogé et exécuté des hommes désarmés en âge de se battre. Ils ont tué des dizaines de personnes qui se trouvaient sur leur chemin - qu'il s'agisse d'enfants qui fuyaient avec leur famille, de civils à la recherche de nourriture ou de personnes qui voulaient simplement rentrer chez elles à vélo. Tels sont les résultats de la recherche du journal. Les troupes russes ont transformé la paisible rue de banlieue en ce que les riverains appellent aujourd'hui la «rue de la mort».
Les unités de parachutistes comme celle-ci font partie des unités les mieux entraînées et les mieux équipées de l'armée russe. Parmi les preuves de l'implication de la 234e figurent des équipements militaires, des insignes d'uniforme, des caméras de surveillance, des communications radio et des bordereaux d'emballage sur des caisses de munitions. Le triangle inversé que l'on pouvait voir sur de nombreux chars représente cette division.
Comment la preuve de leur culpabilité a-t-elle été apportée?
Des habitants de Boutcha ont raconté au journal que les soldats russes confisquaient souvent leurs téléphones lors des interrogatoires. Un schéma effrayant est apparu. Les soldats utilisaient couramment les téléphones des victimes civiles pour téléphoner en Russie, souvent quelques heures seulement après leur assassinat.
En analysant les numéros de téléphone composés par les soldats russes et en découvrant les profils de leurs familles sur les réseaux sociaux, le «NYT» a pu confirmer l'identité de deux douzaines de parachutistes comme appartenant au 234e régiment et les interroger.
Comment cela a-t-il pu se produire?
Les victimes de la rue Jablonska ne sont pas mortes sous les tirs croisés entre les forces russes et ukrainiennes et n'ont pas été abattues accidentellement. L'enquête montre que les troupes russes les ont délibérément tués, apparemment dans le cadre d'une «opération de nettoyage» systématique visant à sécuriser la route vers Kiev.
Des officiers supérieurs de l'unité étaient sur place pendant toute l'occupation de Boutcha, ont assisté de près à l'exécution des civils et n'ont rien fait. Le lieutenant-colonel Artjom G.*, commandant du 234e régiment, a supervisé les opérations dans la ville ukrainienne. D'autres militaires de haut rang étaient également présents.
Pour le journal américain, il est clair qu'il y a eu des manquements dans la chaîne de commandement, sans lesquels des dizaines de civils auraient pu être sauvés. Le ministère russe de la Défense et l'ambassade de Russie à Washington n'ont pas répondu à une demande du journal.
* Nom connu