Le parti allemand d'extrême droite AfD a subi lundi un revers après que la justice a autorisé les services de renseignements allemands à maintenir une surveillance étroite de cette formation car elle est soupçonnée d'«extrémisme».
La décision du tribunal de Münster (nord-ouest du pays) de rejeter une demande de l'AfD contre son classement comme «suspect d'extrémisme» est un coup dur pour le parti, à quatre semaines des élections européennes et à trois mois de scrutins régionaux dans l'est du pays, où elle espère marquer des points.
La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a salué ce jugement, estimant qu'«il montre que notre démocratie a les moyens de se défendre». «Notre État de droit dispose d'instruments qui protègent notre démocratie contre les menaces de l'intérieur. Ce sont précisément ces instruments qui sont utilisés – et qui viennent d'être à nouveau confirmés par un tribunal indépendant», a déclaré la ministre social-démocrate, dans un communiqué.
Querelle juridique
Cette querelle juridique dure depuis 2021: les services de renseignements intérieurs allemands (BfV), l'Office de protection de la Constitution, avaient alors décidé de catégoriser l'AfD, parti populiste anti-immigration, comme un «groupe suspect d'extrémisme de droite», ce qui permet une surveillance plus étroite.
L'AfD avait attaqué en justice cette décision et en 2022 le tribunal de Cologne (ouest) avait rejeté sa demande, ce qui avait conduit le parti à se tourner vers l'instance judiciaire supérieure, à Münster.
Le parti «n'a pas le droit d'exiger que le BfV s'abstienne de le surveiller», a affirmé le tribunal de Münster, dans son jugement. Les lois existantes «fournissent une base légale suffisante pour observer (ce parti, ndlr) en tant que suspect», a-t-il ajouté.
(ATS)