La Chine a à nouveau été visée au Conseil des droits de l'homme pour la situation au Xinjiang, ce mardi. Des restrictions ciblent «de manière disproportionnée» cette minorité musulmane, a affirmé devant l'instance onusienne la représentante du Canada au nom de ces Etats. Et de dénoncer la séparation forcée de proches.
Les Etats demandent un accès «immédiat» et «sans entrave» d'observateurs internationaux au Xinjiang. Lundi, la Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet avait affirmé vouloir se rendre dans cette province cette année.
Outre le Xinjiang, la situation à Hong Kong, un an après la loi sécuritaire controversée, et au Tibet a aussi été condamnée dans la déclaration des dizaines d'Etats. La Chine était donc particulièrement visée.
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«Accusations sans fondement»
En représailles, la Chine, au nom d'un groupe de pays, s'en est elle-même prise au Canada. Elle a dénoncé la situation des populations autochtones, des discriminations et de la xénophobie. Ottawa a ensuite dit qu'elle s'engageait à soutenir les autochtones, notamment après l'identification récente de fosses communes avec pus de 250 enfants abusés par l'Eglise catholique.
La Chine avait tenté de désamorcer par avance l'impact de la déclaration commune contre elle devant l'instance onusienne. S'exprimant au nom d'un groupe de pays, elle s'est dite «gravement inquiète» des «accusations sans fondement» lancées par certains Etats, ciblant des interférences dans les affaires d'autres pays.
Ces gouvernements utilisent les droits humains comme «excuse» pour ne pas s'occuper de leurs propres difficultés, a ajouté Pékin, sans les nommer.
Un avis partagé par le Bélarus qui a soutenu la Chine, notamment sur le Xinjiang ou Hong Kong. En juillet dernier, la Chine avait visé la Suisse après ses critiques et celles de 26 autres pays contre la loi sécuritaire à Hong Kong. Pékin avait accusé Berne d'interférer, en demandant de ne pas appliquer cette législation, dans ses affaires intérieures.
(ATS)