Cet État ou rien pour Nikki Haley
Le New Hampshire pourrait être décisif dans la primaire républicaine

Vous reprendrez bien un peu de Trump? Il faudra certainement se préparer à voir l'ex-président être le candidat républicain dans la course à la Maison-Blanche. À moins que Nikki Haley parviennent à sortir du bois dans son Etat du New Hampshire.
Publié: 18.01.2024 à 11:42 heures
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Dernière mise à jour: 18.01.2024 à 11:45 heures
La candidate républicaine Nikki Haley jouera à domicile dans le New Hampshire. Cela ne lui assure toutefois pas la cote des électeurs.
Photo: keystone-sda.ch
Samuel Schumacher

Le cirque itinérant républicain a quitté les vastes étendues enneigées de l'Iowa, avec ses petits villages agricoles et ses camions décorés aux couleurs de la nation, pour établir ses tentes tout au nord de l'Amérique. Depuis mardi, Donald Trump et ses partisans jouent leur spectacle politique au New Hampshire, un État rempli de jolis villages avec des maisons en bois colorées et des jardins luxuriants. 

D'une certaine manière, les gens y sont différents que dans le rugueux Iowa. Le New Hampshire possède presque un charme européen. Cela se reflète aussi dans les lois qui s'y appliquent. Dans de nombreux États américains, seuls les membres enregistrés d'un parti peuvent participer aux primaires. Une règle en principe antidémocratique. Ce n'est pas le cas au New Hampshire. Ici, les «Indépendants», c'est-à-dire environ la moitié de la population sans carte de parti, ont le droit de voter.

Un État intéressant

Cette règle spéciale rend les primaires au New Hampshire de mardi prochain encore plus intéressantes, malgré la victoire écrasante de Donald Trump en Iowa cette semaine. Beaucoup d'«Indépendants» ne sont pas fans de l'ancien président et veulent donner leur voix à la candidate Nikki Haley, qui n'a terminé qu'à la décevante troisième place en Iowa.

Dans certains sondages, l'ancienne ambassadrice de l'ONU se trouve désormais à seulement quelques points de pourcentage derrière Trump. Un sondage de CNN par exemple montre que l'ex-pensionnaire de la Maison-Blanche est à 39% des intentions de vote et que Haley est à 32%. L'équipe de cette dernière essaie actuellement de mobiliser jusqu'au dernier habitant du New Hampshire pour qu'il choisisse cette descendante d'immigrants indiens, à coups de clips télévisés et d'affiches.

Si elle parvient à créer la surprise, elle devra redoubler d'efforts lors des prochaines primaires dans l'État du Nevada à Las Vegas, début février. C'est une autre curiosité de ces primaires, elle ne figure en effet même pas sur les bulletins de vote de la primaire interne du parti. 

Trump mène même dans le fief de Haley

Sa seule chance serait donc de remporter la quatrième série de primaires. Elles auront lieu le 24 février dans son État natal, la Caroline du Sud. Et là encore, elle serait, selon les sondages, à 30% derrière Trump. 

Il faut dire qu'auprès des habitants de Caroline du Sud, Nikki Haley semble peu charismatique. Elle cumule souvent les erreurs. Il y a quelques jours, par exemple, elle a prétendu que l'Amérique n'a «jamais été un pays raciste». Des propos qui lui collent l'étiquette de gaffeuse, malgré tous ses efforts pour se démarquer.

Trump imite Macron et Biden

Malheureusement pour elle, elle n'est pas Donald Trump, sur qui de telles gaffes glissent comme sur les plumes d'un canard. L'ancien président semblait complètement insouciant et confiant lors de son apparition au New Hampshire mardi soir. «We're winning by everything everywhere» («Nous gagnons partout et de manière incontestable»), a-t-il tonné. 

Et il n'a pas tout à fait tort. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis est pratiquement hors course. Vivek Ramaswamy, sous l'étiquette de l'entrepreneur dynamique, est éliminé de la course. Il est depuis devenu un fervent partisan de Trump.

Une chose est sûre: si Nikki Haley, la seule femme restante dans la course pour le ticket républicain au «Granit Staat» (le surnom officiel de l'ancienne région minière du New Hampshire) ne parvient pas à percer, la course sera jouée et Trump sera définitivement le candidat républicain.

Ce qui nous attend ces prochains mois, Trump l'a clairement indiqué hier dans le New Hampshire. Il a imité l'accent du président français Emmanuel Macron et s'est moqué de Joe Biden en cherchant désespérément les escaliers sur scène. «More of the same», c'est-à-dire encore la même rengaine que lors de la dernière course il y a quatre ans. Trump ne se réinvente pas et rejoue ses vieilles blagues.

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