Il est responsable de nombreuses violations des droits de l'homme et a dirigé son pays d'une main de fer. Le président iranien Ebrahim Raïssi est désormais décédé.
Ebrahim Raïssi a perdu la vie dimanche dans un accident d'hélicoptère dans le nord-ouest de l'Iran. Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian est également mort dans l'accident.
L'UE s'implique dans les recherches
Dans les pays occidentaux, la tristesse suscitée par la mort d'Ebrahim Raïssi devrait être limitée. En effet, ce conservateur pur et dur était considéré comme l'un des principaux ennemis de l'Europe et des Etats-Unis, ce qui s'est notamment manifesté lors de la guerre menée par Israël à Gaza. Le chef du Kremlin Vladimir Poutine a également bénéficié à plusieurs reprises de livraisons d'armes iraniennes pendant la guerre en Ukraine.
Même si la politique de Raïssi représente presque tout ce qui peut énerver l'Occident, les équipes de recherche iraniennes ont apparemment trouvé des soutiens. En effet, l'UE s'est impliquée dans l'opération de recherche et y a même participé activement, comme le rapporte «Bild».
«En réponse à la demande d'aide iranienne, nous activons le 'Service européen de cartographie à réponse rapide Copernicus EMS' face à l'accident d'hélicoptère dans lequel le président iranien et le ministre iranien des Affaires étrangères auraient été à bord», écrit Janez Lenarčič, commissaire européen à l'aide humanitaire et à la protection des crises sur X. Cette contribution a été accompagnée du hashtag «EU Solidarity», entendez en français «solidarité de l'UE».
Un message qui passe mal. Le fait que Janez Lenarčič présente la recherche d'un président au régime dictatorial comme un acte de solidarité est loin d'être bien perçu par de nombreux politiciens européens. Cette aide a suscité de vives réactions.
«C'est honteux»
«Une guerre de drones contre l'Ukraine et vous parlez de solidarité de l'UE?», écrit par exemple le politicien CDU Roderich Kiesewetter sur X. Le politicien néerlandais populiste de droite Geert Wilders a lui aussi tenu des propos clairs. «Solidarité de l'UE avec le mal». Il espère en outre que l'Iran se débarrasse de «son régime islamique des mollahs, oppressif et barbare».
De même, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, membre du PLD en charge de la défense, fait part de son incompréhension face aux propos de Janez Lenarčič. «C'est un mystère absolu pour moi de savoir comment la Commission européenne peut vanter une solidarité de l'UE avec l'Iran. Quel hashtag misérable, quelle moquerie envers les courageux combattants pour les droits de l'homme en Iran. J'attends des explications à ce sujet.»
La députée CDU Gitta Connemann a elle aussi du mal à comprendre les motivations de Janez Lenarčič derrière le hashtag de solidarité. «Soutien à un meurtrier de masse. Le régime terroriste iranien ne partage aucune valeur ni aucun objectif avec l'UE. Jusqu'où doit aller notre abnégation? C'est honteux».
L'homme politique belge Theo Francken a même choisi des mots forts. «Vous êtes complètement fou?! Ce type est un meurtrier de masse de première classe. Quelle sera la prochaine étape? Le sauvetage de Poutine? Quel genre de club de nains géopolitiques est cette Commission européenne?»
Le commissaire européen justifie sa position
Après toutes ces critiques, Janez Lenarčič s'est vu contraint de rectifier ses propos. La «mise à disposition» du système d'aide n'était «pas un acte de soutien politique à un régime», mais «l'expression de l'humanité la plus élémentaire», a déclaré le commissaire européen.
Malgré tous les efforts de l'UE, les recherches se sont terminées, comme on le sait, par la découverte des corps. Depuis l'annonce officielle de la mort du président iranien lundi, les messages de condoléances affluent du monde entier, y compris de l'UE.
Ainsi, le président du Conseil de l'UE Charles Michel a écrit sur X que l'UE exprimait ses sincères condoléances pour la mort du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d'autres membres de leur délégation et de l'équipage, dans un accident d'hélicoptère. «Nos pensées vont à leurs familles.»