Ebrahim Raïssi était le président de l'Iran depuis août 2021, considéré comme un ultraconservateur pur et dur. Il est aujourd'hui décédé dans un accident d'hélicoptère. Candidat favori et protégé du chef religieux, l'ayatollah Ali Khamenei, il avait remporté les élections présidentielles de juin 2021 avec près de 62% des voix. Ebrahim Raïssi avait ainsi succédé au modéré Hassan Rohani, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats.
Né en 1960 à Mashad, dans le nord-est de l'Iran, Ebrahim Raïssi était considéré comme très influent au sein du système islamique. Il entretenait également des relations étroites avec Ali Khamenei. Selon la Constitution, Ebrahim Raïssi était le chef du gouvernement, mais le pouvoir réel, lui, était concentré autour chef d'État Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions stratégiques.
La plus grave crise depuis des décennies
Ebrahim Raïssi a travaillé pendant plus de trois décennies au sein de l'autorité judiciaire et a été nommé chef de la justice en 2019. Il a été accusé d'être responsable de nombreuses arrestations et exécutions de dissidents politiques dans son ancienne fonction de procureur.
En automne 2022, la mort de Jina Mahsa Amini, une Kurde iranienne, a déclenché des manifestations massives en Iran. La jeune femme est morte en garde à vue après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire islamique. Par la suite, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays contre la politique répressive du gouvernement et le système de gouvernance islamique.
Les forces de sécurité ont réagi par la violence et des sanctions sévères. Des dizaines de milliers de manifestants ont été arrêtés, de nombreux ont été tués lors des manifestations et plusieurs ont été exécutés. Les protestations ont plongé les dirigeants politiques dans la crise la plus grave depuis des décennies.
Les relations avec l'Occident se sont détériorées
L'UE a décidé à plusieurs reprises de prendre des sanctions contre l'Iran, en raison des violations des droits de l'homme, mais aussi du soutien iranien à la guerre russe contre l'Ukraine. Dans le même temps, on craint de plus en plus que l'Iran ne devienne une puissance nucléaire. Les négociations internationales sur le nucléaire avec Téhéran sont dans l'impasse. Sous le gouvernement d'Ebrahim Raïssi, les relations avec l'Occident se sont également détériorées.
L'Iran est profondément hostile à Israël. En effet, en avril, l'Iran a pour la première fois attaqué Israël non pas par l'intermédiaire de supplétifs régionaux comme les rebelles Houthi au Yémen ou la milice Hezbollah au Liban, mais directement, en réaction au bombardement du site de l'ambassade iranienne à Damas, la capitale syrienne. Cette attaque a par ailleurs attisé les craintes d'une nouvelle escalade au Proche-Orient.