Donald Trump a comparu mardi dernier devant un tribunal fédéral à Miami, une première pour un ancien président, pour avoir gardé des documents top secrets après son départ de la Maison Blanche et avoir refusé de les restituer.
Il a plaidé non-coupable, ouvrant la voie à un procès potentiellement très dommageable pour sa campagne en vue de la présidentielle américaine de 2024.
Sur l'inculpation de Donald Trump
Mark Esper, ancien ministre de la Défense de Donald Trump, n'y a pas été avec le dos de la cuillère quand il a dû parler de l'ex-locataire de la Maison-Blanche dans l'un des principaux talk-shows politiques du pays, dimanche dernier.
Bien avant lui, Mike Pence, Asa Hutchinson et Chris Christie et d'autres ténors du parti républicain avaient également critiqué le comportement de Donald Trump.
Toutes ces déclarations contrastent fortement avec le soutien, quasi unanime jusque-là, de nombreux membres républicains du Congrès qui avaient défendu Trump ou rejeté les critiques à son encontre.
Trump «devrait se retirer»
Mardi, lors d'une audience au tribunal, Trump a plaidé non coupable des 37 chefs d'accusation formulés contre lui. Le candidat républicain à l'élection présidentielle était notamment accusé d'avoir conservé illégalement des dossiers secrets dans sa résidence privée de Mar-a-Lago, en Floride.
Il était également accusé d'entrave à la justice, de dissimulation de documents et de faux témoignage présumé.
Asa Hutchinson, l'ancien gouverneur de l'Arkansas, a qualifié ces accusations de «graves et disqualifiantes» dans le talk-show «This Week» sur la chaîne de télévision ABC. Selon lui, Trump devrait «se retirer» de la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle, a-t-il notamment déclaré.
«Personne n'est au-dessus de la loi»
Si les accusations contre Donald Trump s'avéraient fondées, cela pourrait «faire mal à la nation», a pour sa part déclaré l'ex-ministre de la Défense Mark Esper sur CNN. «Personne n'est au-dessus des lois», a-t-il d'ailleurs lancé dans l'émission «State of the Union.»
L'ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, a de son côté déclaré sur la chaîne NBC: «Je ne peux pas défendre ce qu'on lui reproche.» Il a toutefois précisé qu'il ne voulait pas porter de jugement avant que Trump n'ait eu l'occasion de s'exprimer devant la justice. «Je ne sais pas pourquoi certains de mes concurrents aux primaires républicaines partent du principe que le président sera reconnu coupable», a-t-il conclu.
Le camp républicain se trouve dans une position délicate pour l'élection présidentielle à venir: en l'occurrence, il s'agit aujourd'hui de s'écarter progressivement de son leader, sans froisser ses fidèles et puissants partisans.
«C'est un enfant rebelle»
L'ex-président américain a rejeté en bloc les accusations contre lui, les qualifiant de tentative de l'administration Biden pour l'écarter politiquement. Donald Trump y est même allé de l'une de ses classiques hyperboles, en parlant de «l'abus de pouvoir le plus malveillant et le plus odieux de l'histoire de notre pays».
Cela n'a pas empêché de nombreux républicains de retourner les accusations formulées par l'ex-président. Parmi eux, Chris Christie, qui s'est lancé début juin dans la course à la présidence des républicains. Sur CNN, l'ancien gouverneur de l'État du New Jersey a reproché à Donald Trump de «se plaindre et se lamenter constamment, en parlant constamment d'injustice».
Chris Christie a également reproché à Donald Trump de ne pas accepter les opinions contraires et de se mettre en colère contre ceux qui ne vont pas dans son sens. «C'est un enfant rebelle quand quelqu'un n'est pas d'accord avec lui», a-t-il asséné.
Enfin, Nikki Haley, ex-ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU et également candidate à l'investiture républicaine, a émis lundi dernier de vives critiques à l'encontre de son ex-chef. «Si les accusations contre lui sont vraies, Donald Trump a été incroyablement négligent avec notre sécurité nationale», a t-elle ainsi déclaré à la chaîne Fox News.