L'ex-président des Etats-Unis (2017-2021), et qui ambitionne d'y retourner en 2024, était convoqué devant un juge du tribunal pénal de Manhattan à 14h15 mardi (20h15 en Suisse) pour une audience historique de quelques minutes au cours de laquelle il devrait plaider «non coupable».
Après un lundi sous une extraordinaire tension médiatique, la justice new-yorkaise a interdit les caméras de télévision et tout mode de transmission à l'intérieur du prétoire.
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Une unique caméra positionnée dans un couloir du palais de justice pourra capter les premières images de l'ancien président des Etats-Unis, qui devrait dire alors quelques mots.
Police de New York «en alerte»
Les autorités, inquiètes pour la sécurité autour du palais de justice de Manhattan, ont placé la police de New York «en alerte» et le maire Eric Adams a mis en garde lundi les «fauteurs de troubles».
Face au tribunal, des partisans de Donald Trump devaient se réunir vers 10h30 (16h30 en Suisse), emmenés par la parlementaire républicaine d'extrême droite Marjorie Taylor Greene, trumpiste parmi les trumpistes.
Mardi matin, quelques pro et anti-Trump - bien moins nombreux que les journalistes et policiers - ont échangé quelques invectives, des opposants déployant une immense banderole «Trump ment tout le temps».
Le milliardaire clame son innocence et assure être victime d'une «chasse aux sorcières» orchestrée par les démocrates du président Joe Biden, qui lui aurait «volé» sa victoire à la présidentielle de 2020. Il a encore dénoncé mardi matin, sur sa plateforme Truth Social, un «tribunal bidon» et un juge «très partisan».
Trump devrait rester en liberté
New-Yorkais de naissance, il a passé la nuit dans son gratte-ciel «Trump Tower» de la mythique Cinquième avenue de Manhattan et devrait arriver au tribunal à la mi-journée. Là, il est censé se soumettre au rituel imposé à tout prévenu: décliner son nom, âge, profession, effectuer un relevé d'empreintes digitales et être pris en photo - le fameux «mugshot», source de tant d'humiliations publiques pour les stars aux Etats-Unis.
Mais son statut de haut dignitaire américain protégé par le Secret Service, agence dédiée à la protection des personnalités publiques, pourrait nécessiter quelques aménagements.
D'après son avocat Joe Tacopina, il ne sera pas menotté. Il devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l'organisation de son procès à une date ultérieure.
Rendez-vous donné à ses fidèles
L'homme d'affaires new-yorkais, qui a fait fortune dans l'immobilier et la télévision, a donné rendez-vous à ses fidèles et ses dizaines de millions d'électeurs pour une conférence de presse depuis sa résidence Mar-a-Lago, en Floride, à 20h15 (2h15 mercredi en Suisse).
Les chefs d'inculpation - une trentaine selon CNN - n'ont pas encore été rendus publics et devraient l'être par le procureur de Manhattan qui le poursuit, Alvin Bragg, un élu démocrate: ils seraient liés à des fraudes comptables lors du versement légal en octobre 2016 et au remboursement par la suite de 130'000 dollars à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels.
De son vrai nom Stephanie Clifford, cette femme, qui collabore avec la justice depuis cinq ans, était censée taire une supposée et très brève relation extraconjugale en 2006 avec Donald Trump.
Affaire bouleversante
Les 130'000 dollars qu'elle avait touchés d'un ancien avocat et homme à tout faire de l'ancien président, Michael Cohen - lequel a fait de la prison et s'est retourné contre son patron en 2018 - n'avaient pas été déclarés dans les comptes de campagne du candidat Trump à la présidentielle de 2016.
Une possible violation des lois électorales de l'Etat de New York: cette somme avait été enregistrée, potentiellement illégalement, comme «frais juridiques» dans les comptes de son entreprise Trump Organization, déjà condamnée en décembre et janvier à une amende au civil de 1,6 million de dollars pour fraudes.
Au-delà de cette affaire, Donald Trump - qui a bouleversé le système politique et la société aux Etats-Unis en moins de dix ans - est visé par plusieurs autres enquêtes, notamment sur son rôle dans l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, sa gestion des archives présidentielles ou encore des pressions exercées sur des responsables électoraux en Géorgie pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.
(ATS)