Son inculpation n'est pas un obstacle
Voilà pourquoi Donald Trump pourrait gouverner depuis la prison

L'inculpation de Donald Trump dans l'affaire des pots-de-vin versés à Stormy Daniels n'est pas un obstacle formel à sa candidature pour 2024, affirment des experts. Il existe même des précédents historiques et le républicain pourrait gouverner depuis la prison.
Publié: 31.03.2023 à 22:35 heures
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Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, un ancien président doit faire face à une inculpation.
Photo: Getty Images
Michelle Isler

Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, un ancien président est inculpé pour un délit présumé. Cet incident sans précédent sonne-t-il le glas de la candidature de Donald Trump à l’élection présidentielle de 2024?

Loin de là. Selon des experts, une inculpation n’est pas un obstacle à une candidature – pas plus qu’une condamnation ou même une peine de prison. Pour Alan Dershowitz, l’un des avocats pénalistes les plus connus des États-Unis, il est clair que Donald Trump pourrait gouverner… même depuis la prison.

Deux délinquants déjà candidats à la présidence

Un coup d’œil dans le passé le montre: ces hypothèses ne sont pas que théoriques. Il existe même des exemples concrets de délinquants candidats à la présidence. Pour pouvoir espérer briguer la présidence des États-Unis, trois conditions doivent être remplies. La personne candidate doit:

  • être née aux États-Unis;
  • être âgée d’au moins 35 ans;
  • avoir résidé aux États-Unis pendant 14 ans.

Le socialiste Eugene V. Debs (1855-1926) remplissait ces conditions et s’est présenté à l’élection présidentielle à cinq reprises. Sa dernière tentative date de 1920, alors même qu’il purgeait une peine de prison pour avoir protesté contre la Première Guerre mondiale. Il a donc fait campagne depuis sa cellule – et a obtenu plus de 900’000 voix (3,4%).

Un deuxième cas d’école est celui de Lyndon LaRouche (1922-2019). Ce politicien controversé et théoricien du complot s’est présenté au total sept fois à la présidence au cours de sa vie – notamment en 1992, lorsqu’il a purgé une peine de prison pour fraude et évasion fiscale.

La prise du Capitole pourrait être fatale pour Trump

Donald Trump est accusé d’avoir versé des pots-de-vin à la star du porno Stormy Daniels pour acheter son silence. Même s’il était condamné et emprisonné pour cette raison, il pourrait gouverner depuis la prison en cas de victoire électorale. Il n’y a «pas d’obstacles formels à ce qu’un criminel soit président», explique Michael C. Dorf, spécialiste de droit constitutionnel, au Redaktionsnetzwerk Deutschland (Réseau allemand de rédaction). Quant à savoir comment cela se passerait en pratique, c’est une autre question.

Parmi les accusations portées contre l’ex-président républicain, il y en a toutefois une qui pourrait empêcher sa candidature à la Maison Blanche. Il fait actuellement l’objet d’une enquête en lien avec l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Le constitutionnaliste Michael W. McConnell explique que, selon le 14e amendement de la Constitution étasunienne, nul ne peut occuper une fonction publique s’il a «participé à une insurrection ou à une sédition» contre la Constitution des États-Unis «ou s’il a soutenu ou favorisé ses ennemis».

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