«Non coupable.» C’est ce qu’a plaidé l’ex-président américain Donald Trump quant aux 34 chefs d’accusation desquels ils doit désormais se défendre. Il s'agit de falsification de documents commerciaux au premier degré dans le cadre d’un paiement de silence pendant la campagne électorale de 2016.
Les charges retenues contre Donald Trump sont toutes des crimes de classe E, la catégorie de crimes la plus basse à New York. Ils sont passibles d’une peine maximale de quatre ans de prison. Alors, oui, Donald Trump a certes été arrêté, mais il ne doit pas être incarcéré. Mardi, les menottes, le fourgon ou la cellule de détention étaient complètement absents du paysage et des discussions. Le risque de fuite est considéré comme faible. La seule obligation qui lui incombe: se présenter à toutes les autres audiences.
Mardi midi (heure locale), Trump devait se présenter devant le tribunal pénal du quartier de Manhattan à New York pour la lecture de l’acte d’accusation. Une première, pour un ex-président américain. La tension était d’autant plus grande dans la Big Apple à cause des craintes de débordements et de l’intérêt des médias. Cela faisait longtemps que le Républicain n’avait pas bénéficié d’une telle attention.
Le dernier message de Donald Trump, publié avant sa comparution au tribunal sur son propre réseau social, a également été très relayé: «En route vers le Lower Manhattan, vers le palais de justice. Cela semble tellement SURRÉALISTE – WOW, ils vont M’ARRÊTER. Je n’arrive pas à croire que cela se passe en Amérique. MAGA (ndlr: Make America great again)!»
Un visage impassible dans la salle d’audience
Il avait passé la nuit précédant l’audience dans la Trump Tower. Alors que l’ex-président passait la nuit dans sa résidence, les gens faisaient déjà la queue devant le tribunal pour entrer dans la salle. Des barrières ont été érigées autour du bâtiment et les médias du monde entier ont installé leurs caméras.
Des milliers de manifestants se sont par ailleurs rassemblés devant le tribunal. Les partisans de Donald Trump lui ont apporté leur soutien. Une femme a déclaré que des «tactiques communistes» étaient utilisées contre Trump. «L’Amérique ne se laissera jamais faire», a-t-elle crié. Des dizaines d’opposants de l’ex-dirigeant se sont également retrouvés et ont crié: «Enfermez-le!» Les deux camps étaient séparés par des barrières.
La police new-yorkaise s’était préparée pour cette journée historique. «Je voudrais rappeler à tout le monde que la violence et la destruction ne font pas partie de l’expression légitime et légale d’une opinion», a prévenu la chef de la police Keechant Sewell. On craignait des conditions semblables à celles de la prise du Capitole il y a plus de deux ans.
Les partisans s’insurgent contre les «tactiques communistes»
Donald Trump est ensuite entré dans le bâtiment par une entrée latérale sans être dérangé. Alors que les caméras étaient braquées sur lui, l’ex-président a gardé un visage sérieux et n’a pas fait face à la presse. Dans la salle d’audience elle-même, les enregistrements vidéo n’étaient pas autorisés – seuls cinq photographes ont eu accès à la salle.
Le Républicain n’a pas hésité à s’en prendre publiquement au juge avant même cette date historique. En revanche, il n’a pas voulu s’exprimer face aux médias, même après son passage au tribunal, et a ignoré les journalistes qui attendaient.
Selon certaines informations, la prochaine audience en face-à-face dans le cadre de la procédure n’aura pas lieu avant décembre. Un procès commencerait au plus tôt en janvier 2024.
Ce calendrier signifie que l’ancien président pourrait devoir se présenter au tribunal au moment même où les élections pour les primaires républicaines de 2024 commenceront. Jusqu’à présent, Donald Trump reste le candidat principal à l’investiture républicaine.