Campagne courte mais brutale
Onze candidats pour remplacer Boris Johnson

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré ce lundi qu'il ne soutiendrait aucun des onze candidats désormais en lice pour lui succéder. La course, dont le calendrier exact doit être précisé lundi soir, est déjà très ouverte et brutale.
Publié: 11.07.2022 à 15:06 heures
Boris Johnson a été contraint à démissionner après une mutinerie au sein de son gouvernement (archives).
Photo: Frank Augstein

«Je ne voudrais pas nuire aux chances de qui que ce soit en offrant mon soutien», a déclaré Boris Johnson lors de sa première apparition publique depuis sa démission jeudi dernier.

Après un week-end à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres, Boris Johnson a également affirmé qu’il était «déterminé à poursuivre le mandat» qui lui a été confié et que le prochain chef du gouvernement aurait «un très bon programme à poursuivre». Refusant de revenir sur les événements de la semaine dernière, il a ajouté: «Mon travail est surtout de superviser la procédure des prochaines semaines.»

Des têtes déjà connues

La ministre de l’Intérieur, Priti Patel, pourrait se décider dans la journée à participer à la course de succession. Dimanche soir, la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, 46 ans, s’est lancée dans la bataille, rejoignant les anciens ministres Rishi Sunak (Finances), et Sajid Javid (Santé).

Parmi les poids lourds, figurent aussi la secrétaire d’Etat au Commerce international, Penny Mordaunt, et le tout nouveau ministre des Finances, Nadhim Zahawi, pourtant déjà touché par un scandale. Selon des informations de presse, il ferait l’objet d’une enquête fiscale. Estimant que l’on cherche à le «salir», il a promis de publier chaque année sa déclaration d’impôts, s’il devenait Premier ministre.

Des campagnes ancrées à droite

En l’absence de favori, la course s’annonce aussi courte que brutale. Le risque d’une surenchère d’attaques et de promesses vides plane sur le pays, qui est en pleine crise du coût de la vie avec une inflation à 9,1%.

La plupart des candidats ont immédiatement mis au cœur de leur campagne, très ancrée à droite, les réductions d’impôts, sans préciser la manière de les financer.

200 milliards de livres

Liz Truss a promis de s’y atteler «dès le premier jour». Rishi Sunak, déjà violemment attaqué par les alliés de Boris Johnson qui l’accusent de trahison, a mis en garde à l’inverse contre «des contes de fées réconfortants sur le moment mais qui aggraveront la situation de nos enfants demain».

Le parti travailliste, première formation d’opposition, a calculé que les annonces conjuguées des candidats représentaient quelque 200 milliards de livres (234 milliards de francs).

Trois favoris

Le calendrier et les modalités de la course doivent être précisés lundi soir par le comité 1922, un groupe parlementaire conservateur à la Chambre qui supervise l’élection du chef du parti.

Les candidats en lice devront probablement montrer qu’ils ont le soutien de 36 députés pour atteindre le deuxième tour, a indiqué lundi le secrétaire exécutif du comité, Bob Blackman, sur Sky news. A ce jour, seul Rishi Sunak atteint ce nombre, selon un décompte de Politico.

Dans une course plutôt fluide, trois candidats avaient lundi les faveurs des bookmakers, Rishi Sunak, suivi de Penny Mordaunt et Liz Truss.

Vote final pas avant septembre

La clôture des candidatures pourrait être fixée à mardi soir, et les votes d’élimination commenceront immédiatement. Il restera donc deux finalistes lorsque commenceront les vacances parlementaires le 22 juillet. La chaîne de télévision Sky News a annoncé un débat entre les candidats le 18 juillet.

Les finalistes auront ensuite quelques semaines pour faire campagne, l’objectif étant que le vote final pour désigner le nouveau chef du parti conservateur, ouvert uniquement aux adhérents du parti, intervienne au plus tard en septembre. Le vainqueur deviendra Premier ministre, le parti étant majoritaire à la Chambre.

Le budget sera l’affaire du prochain ministre

D’ici là, Boris Johnson, contraint à démissionner jeudi après une mutinerie au sein de son gouvernement lassé par les scandales et les mensonges, reste à Downing Street.

La semaine dernière, il avait précisé que son gouvernement, reconstruit à la hâte après des dizaines de départs en 48 heures, ne chercherait pas à mettre en œuvre de nouvelles politiques ou à faire des changements majeurs. Les grosses décisions budgétaires seront donc laissées au prochain Premier ministre.

(ATS)

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