Le Hezbollah pro-iranien, affaibli lors de la récente guerre avec Israël, a accordé mardi sa confiance au nouveau gouvernement libanais. Ce dernier s'est engagé à ce que l'Etat ait le monopole des armes.
«Nous accordons notre confiance au gouvernement (...) en espérant qu'il se distinguera par sa sagesse et sa bonne gestion», a déclaré le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, lors d'une séance parlementaire qui a commencé mardi et se poursuivra mercredi. «Nous sommes (...) soucieux de coopérer au maximum pour préserver la souveraineté et la stabilité du pays», a-t-il ajouté.
Un gouvernement a été formé début février au Liban, mettant fin à plus de deux ans de gouvernance intérimaire dans un pays marqué par la récente guerre entre Israël et le Hezbollah. Le puissant mouvement chiite a été considérablement affaibli lors de ce conflit qui s'est conclu par un cessez-le-feu le 27 novembre. Israël a détruit une grande partie de son arsenal et assassiné nombre de ses dirigeants, laissant le Hezbollah isolé sur la scène politique libanaise, qu'il a longtemps dominée sans partage.
«Souveraineté de l'Etat sur tout le pays»
Le Premier ministre Nawaf Salam s'est engagé mardi à «étendre la souveraineté de l'Etat sur l'ensemble du territoire, exclusivement avec ses propres forces» et «déployer l'armée dans les zones frontalières libanaises reconnues internationalement».
Il a encore insisté sur la mise en œuvre de ce qui a été mentionné dans le discours d'investiture du président de la République, Joseph Aoun, «concernant le devoir de l'Etat d'avoir le monopole du port des armes».
Bouter Israël hors du pays
Après l'expiration de la date limite pour se retirer du sud du Liban, en vertu du cessez-le-feu, Israël a maintenu sa présence dans cinq points «stratégiques» à la frontière, ce qui a été dénoncé par le Liban et le Hezbollah.
Nawaf Salam a indiqué à ce sujet mardi que le gouvernement allait «prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer l'ensemble du territoire libanais de l'occupation israélienne». Mohammad Raad a estimé de son côté que l'objectif d'Israël de la dernière guerre qui était de «se débarrasser du Hezbollah» avait «échoué».
Créer un fonds pour la reconstruction
Alors que la guerre a ravagé des bastions du Hezbollah, le gouvernement s'est engagé à créer un fonds pour la reconstruction, comptant sur une aide financière étrangère. Le pays est plongé dans une crise économique depuis 2019.
Nawaf Salam s'est encore engagé à adopter une politique étrangère qui préserve le pays d'influences étrangères.