Beyrouth «en a assez»
Le Liban ne veut plus des guerres «des autres», dit son président

Le président libanais, Joseph Aoun, a déclaré dimanche en «avoir assez des guerres des autres sur son sol». Il a ajouté vouloir les meilleures relations avec l'Iran.
Publié: 16:44 heures
Le président Joseph Aoun et le président du Parlement iranien Mohammad Bagher Ghalibaf, le 23 février 2025.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le Liban ne veut plus «des guerres des autres sur son sol», a déclaré dimanche son président, Joseph Aoun, en recevant une délégation iranienne, venue à Beyrouth pour les funérailles de l'ex-chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Le mouvement, soutenu et financé par Téhéran, sort d'un conflit de plus d'un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte, qui l'ont affaibli. Hassan Nasrallah a été tué en septembre par une frappe israélienne. «Le Liban en a assez des guerres des autres sur son sol», a déclaré Joseph Aoun à ses interlocuteurs, dont le président du Parlement iranien, Mohammed-Bagher Ghalibaf et le chef de la diplomatie Abbas Araghchi.

«Je suis d'accord avec vous sur le fait que les pays ne devraient pas intervenir dans les affaires intérieures d'autres Etats», a-t-il poursuivi, selon un communiqué de son bureau de presse. Le président libanais a ajouté vouloir «les meilleures relations avec Téhéran, dans l'intérêt des deux pays». Mohammed-Bagher Ghalibaf l'a invité à se rendre en Iran, indique le communiqué.

Le Hezbollah affaibli

Après plus de deux ans de vacance présidentielle, l'affaiblissement du Hezbollah a ouvert la voie à l'élection de l'ancien chef de l'armée Joseph Aoun, favori de Washington, à la tête de l'Etat. Longtemps force dominante au Liban, le Hezbollah a subi des pertes considérables lors de la guerre contre Israël, aggravées par l'éviction en décembre de son allié Bachar al-Assad en Syrie, d'où il faisait entrer ses armes au Liban en provenance d'Iran.

Lors d'un discours télévisé retransmis en direct sur écrans géants durant les funérailles à Beyrouth de Hassan Nasrallah, son successeur Naïm Qassem a affirmé dimanche refuser que les Etats-Unis «contrôlent» le Liban. La délégation iranienne est arrivée à Beyrouth bien que les vols commerciaux entre les deux pays aient été suspendus. Lundi, les autorités libanaises ont prolongé indéfiniment la suspension des vols entrants et sortants vers l'Iran, après avoir initialement interdit aux avions iraniens d'atterrir à Beyrouth jusqu'au 18 février.

Cette décision est intervenue après que les États-Unis, garant de l'accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, ont averti qu'Israël pourrait cibler l'aéroport si des avions iraniens y atterrissaient, avait indiqué à l'AFP une source sécuritaire libanaise.

Cette décision a provoqué la colère de partisans du Hezbollah, qui ont bloqué la route menant à l'aéroport, le seul international du pays. Israël a à plusieurs reprises accusé le Hezbollah d'utiliser l'aéroport de Beyrouth pour introduire des armes en provenance d'Iran, ce que nient la formation et les dirigeants libanais.

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