L'Irak a condamné mardi une «agression» de sa souveraineté après des tirs de missiles meurtriers menés par l'Iran sur la région autonome du Kurdistan. Le pays a convoqué le chargé d'affaires iranien.
Ces frappes, ayant tué «quatre civils» dans le nord de l'Irak selon des sources kurdes, interviennent dans un contexte régional déjà tendu, entre guerre à Gaza et attaques de bateau en mer Rouge. L'agence de presse officielle iranienne Irna a annoncé lundi soir tard que les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient mené une attaque dans la périphérie d'Erbil, capitale du Kurdistan.
L'Irak condamne
A Bagdad, le ministère des Affaires étrangères a condamné «une agression visant la souveraineté de l'Irak et la sécurité de son peuple». Il a en outre convoqué le chargé d'affaires iranien à Bagdad pour lui remettre une «missive de protestation».
Le gouvernement a ordonné la formation d'une commission d'enquête pour prouver «la fausseté des allégations de ceux qui sont responsables de ces actes condamnables», selon la diplomatie irakienne. L'Irak est déjà aspiré par les tensions régionales qui secouent le Moyen-Orient en répercussion au conflit à Gaza.
Au moins quatre morts
Le gouvernement de Bagdad, grand allié politique de Téhéran, mais également partenaire des Etats-Unis, doit se livrer à un exercice d'équilibriste: des groupes armés pro-Iran enchaînent les attaques contre les soldats américains et les troupes de la coalition internationale antidjihadistes déployés en Irak et en Syrie.
Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a dénoncé des frappes «imprécises», soulignant qu'"aucun personnel ni aucune installation américaine n'ont été visés». La France a condamné des «violations inadmissibles» de la souveraineté de l'Irak.
Les frappes ont tué au moins «quatre civils» et fait six blessés, selon les autorités de la région autonome. Parmi les morts figurent un magnat de l'immobilier, Peshraw Dizayee, son épouse et d'autres membres de sa famille, leur domicile ayant été touché.
(AFP)