Attaque Nouvelle-Orléans
Le FBI estime que l'auteur de l'attaque a agi seul

Un ancien militaire américain a tué 14 personnes et blessé une trentaine d'autres lors d'une attaque au pick-up à la Nouvelle-Orléans le soir du Nouvel An. Le FBI affirme que le suspect, Shamsud-Din Jabbar, aurait agi seul et proclamé son soutien à l'État islamique.
Publié: 02.01.2025 à 19:58 heures
Photo: IMAGO/UPI Photo
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AFP Agence France-Presse

L'ancien militaire américain accusé d'avoir tué 14 personnes et blessé une trentaine d'autres en lançant son pick-up sur la foule du Nouvel An au coeur de la Nouvelle-Orléans avait affirmé avoir rejoint le groupe Etat islamique et semble avoir agi seul, a annoncé jeudi le FBI.

Le suspect de l'attaque, que la police traite comme un «acte terroriste», s'appelait Shamsud-Din Jabbar, un citoyen américain du Texas de 42 ans, ancien employé dans la technologie et les ressources humaines au sein de l'armée de terre. Il avait notamment été déployé en Afghanistan. Après avoir fait un «carnage» avec son véhicule, il a été tué dans des échanges de tirs avec la police dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier dans le quartier français ultra touristique de cette grande ville de Louisiane.

Après avoir estimé mercredi que Jabbar n'avait pas agi seul, le FBI est revenu jeudi sur ce jugement. «Nous n'estimons pas à ce stade que d'autres personnes étaient impliquées dans cette attaque, à l'exception de Shamsud-Din Jabbar», a déclaré en conférence de presse Christopher Raia, un haut responsable du FBI.

Une personne radicalisée

Le suspect a proclamé dans plusieurs vidéos son soutien au groupe Etat islamique (EI) et a également affirmé avoir rejoint l'organisation jihadiste, a ajouté le policier. Cinq vidéos ont été publiées mardi sur le compte Facebook de Jabbar dans lesquelles «il explique avoir prévu au départ de s'en prendre à sa famille et ses amis, mais qu'il s'inquiétait que les titres des journaux ne se concentreraient pas sur, je cite: +La guerre entre les fidèles et les infidèles+», a raconté le responsable du FBI, la police fédérale américaine.

Jabbar avait également posé deux bombes artisanales dans le quartier. «On a obtenu des vidéos de télésurveillance qui montrent (le suspect) en train de placer les engins là où ils ont été retrouvés» et désamorcés, a encore souligné M. Raia.

Le quartier français bouclé

Jeudi, le «Vieux Carré», célébrissime «French Quarter» de la Nouvelle-Orléans aux allures de petite ville coloniale française est inondé de soleil et de la lumière typique du sud tropical des Etats-Unis. Mais le quartier est bouclé par des policiers sur les dents.

Sur le lieu de l'attaque, entre Canal Street et Bourbon Street, la plupart des restaurants, bars, clubs de jazz, cabarets et lieux fréquentés par la communauté LGBTQ+ sont fermés.

Tout près, Andy Briggs s'achète des beignets avant un grand match de football américain universitaire qui a été décalé de 24 heures à jeudi. «Je ne suis pas particulièrement inquiet de la sécurité. Vu ce qu'ont dit à la presse le FBI et la police locale, je suis serein: toutes les mesures de précaution nécessaires ont été prises», dit à l'AFP l'homme de 39 ans.

«Une attaque ignoble»

Vers 03H15 (09H15 GMT) mercredi, au volant d'un gros pick-up Ford électrique de location, Jabbar avait foncé sur la foule qui déambulait la nuit du réveillon. Il était «farouchement déterminé à provoquer un carnage» et «écraser le plus de personnes» possible, avait souligné dès le matin Anne Kirkpatrick, la cheffe de la police locale.

«C'était effrayant, j'ai pleuré à chaudes larmes», a déclaré mercredi soir à l'AFP Ethan Ayersman, un touriste de 20 ans qui, de la fenêtre de son logement loué, a vu «certains des corps alignés» au sol.

Le président Joe Biden, qui rendra les clés de la Maison-Blanche à Donald Trump le 20 janvier dans un climat politique ultra tendu, a dénoncé mercredi soir une «attaque ignoble».

Un ancien militaire

Shamsud-Din Jabbar a servi dans l'armée de terre de 2007 à 2015, dont une année en Afghanistan en 2009, et a été démobilisé au grade de sergent-chef, selon le Pentagone.

Son frère Abdur Jabbar a dit de lui dans le New York Times qu'il s'était converti jeune à l'islam, et avait certainement connu ensuite «une forme de radicalisation».

Le FBI avait affirmé dès mercredi qu'«un drapeau de l'EI se trouvait dans son véhicule».

Pour l'instant, pas de lien établi avec l'attaque de la Tesla

Le même jour, un pick-up Cybertruck de la marque Tesla d'Elon Musk avait explosé mercredi devant l'hôtel Trump de Las Vegas, faisant un mort et plusieurs blessés. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré un véhicule électrique Cybertruck gris, garé devant l'entrée de l'hôtel où le nom «Trump» s'affiche en grand, exploser dans un énorme nuage de fumée.

Le président américain Joe Biden avait déclaré mercredi que les autorités enquêtaient pour savoir s'il y avait «une quelconque connexion possible» entre cette explosion et l'attaque meurtrière à la Nouvelle-Orléans, qui a fait au moins 14 morts, précisant que rien ne l'indiquait jusque-là.

«A ce stade, il n'y a pas de lien irréfutable entre l'attaque de la Nouvelle-Orléans et celle de Las Vegas», a déclaré Christopher Raia, un haut responsable du FBI, lors d'une conférence de presse. Il a toutefois prévenu que l'enquête était encore dans ses phases préliminaires.

Elon Musk, le patron de Tesla, devenu un proche allié de Donald Trump, avait affirmé sur son réseau social X que l'explosion avait «été provoquée par des gros feux d'artifices et/ou une bombe transportée à l'arrière du Cybertruck loué» et qu'elle n'était «pas liée au véhicule lui-même», sans étayer son propos.

Interrogé par la presse, le shérif de Las Vegas Kevin McMahill avait affirmé mercredi qu'il n'y avait «aucune indication» permettant d'établir un lien entre l'explosion devant l'hôtel Trump et le groupe Etat islamique (EI). «Il n'y a pas de drapeau de l'EI visible comme ce fut le cas à la Nouvelle-Orléans», avait précisé le policier.

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