Des ouvriers ont commencé lundi à Washington à effacer une fresque aux couleurs du mouvement de protestation antiraciste «Black Lives Matter», qui se trouvait dans le viseur des Républicains. Le nom de ce mouvement qui avait éclaté en 2020 à la suite de la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier blanc, avait été inscrit en lettres jaunes sur le bitume dans une rue située non loin de la Maison Blanche.
Mais la fresque était dans le viseur des Républicains depuis le retour à la présidence de Donald Trump, déjà en fonction au moment de «Black Lives Matter» (la vie des Noirs compte). «C'est historique, et maintenant ils disent en gros que ça n'a pas eu lieu», a regretté lundi auprès de l'AFP une Afro-américaine, venue jeter un dernier coup d'oeil à l'inscription alors que des marteaux-piqueurs s'attaquaient à la chaussée.
La maire a «d'autres chats à fouter»
Elle montrait que les dirigeants «avaient de la compassion, (disaient) 'nous vous entendons'», a quant à elle expliqué Tajuana McCallister, 57 ans, soignante dans le Maryland. Mais «l'histoire des Noirs n'a clairement pas d'importance pour lui», a-t-elle poursuivi, en désignant la Maison Blanche.
La maire démocrate de Washington Muriel Bowser avait dit la semaine dernière avoir «d'autres chats à fouetter que de se battre pour ce qui a été très important pour nous et pour l'histoire». «Nous nous concentrons aujourd'hui sur le fait de garantir la survie de nos habitants et de notre économie», avait ajouté l'édile, qui craint que les licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux décidés par Donald Trump et par son allié Elon Musk nuisent aux finances de la ville.
Interrogée pour savoir si le retrait de la fresque avait été décidé sous la pression de la Maison Blanche, Muriel Bowser avait refusé de rentrer dans les «détails». «Mais je pense qu'on peut affirmer sans prendre de risque que des gens ne l'aiment pas, ne l'aimaient pas.»