Après l'attentat de Charlie Hebdo
2015, une funeste série d'attentats jihadistes en France

Il y a dix ans, l'attentat contre la rédaction du journal hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo à Paris ouvre une série d'attaques jihadistes en France qui marqua toute l'année 2015.
Publié: 07.01.2025 à 07:30 heures
Le 7 janvier 2015, douze personnes, dont cinq dessinateurs - Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré - et l'économiste Bernard Maris, sont tués au siège de Charlie Hebdo.
Photo: Getty Images
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AFP Agence France-Presse

Deux frères, Chérif et Saïd Kouachi, encagoulés et habillés de noir, ouvrent le feu le 7 janvier 2015 au siège de Charlie Hebdo à Paris, criant «Allah akbar». Douze personnes, dont cinq dessinateurs - Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré - et l'économiste Bernard Maris, sont tués.

Les frères qui se réclamaient d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) parviennent à s'enfuir. Ils seront tués par les forces de l'ordre dans une imprimerie en banlieue parisienne après deux jours de cavale. Vers 08h00, le 8 janvier, une policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, est abattue dans la rue à Montrouge, près de Paris. Amedy Coulibaly, dont on découvrira qu'il est proche de Chérif Kouachi, l'atteint à la carotide avant de s'enfuir.

Le 9 janvier, ce même Amedy Coulibaly, se revendiquant de l'Etat islamique (EI), entre, arme à la main, dans le magasin juif Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à l'est de Paris. Il prend en otage des clients, tuant quatre personnes et en blessant grièvement sept autres, avant d'être lui-même abattu lors d'un assaut des forces de l'ordre.

Le 16 décembre 2020, treize personnes (dont onze présentes au procès) ont été condamnées à des peines allant de quatre ans d'emprisonnement à la perpétuité pour leur rôle dans les attentats à Paris contre le journal Charlie Hebdo et la supérette Hyper Cacher.

Des attentats contagieux

Le 3 février 2015, Moussa Coulibaly agresse au couteau trois militaires en faction devant un centre communautaire juif à Nice, ville côtière dans le sud-est, en blessant deux. Aussitôt arrêté, il sera condamné en 2019 à 30 ans de réclusion criminelle, dont 20 ans de sûreté, pour tentatives d'assassinats, mais aussi pour association de malfaiteurs terroriste pour avoir cherché à se rendre en Syrie et rejoindre le groupe EI.

Le 19 avril, un étudiant algérien, Sid-Ahmed Ghlam, tue Aurélie Châtelain, une mère de famille de 32 ans, sur un parking de Villejuif, en banlieue sud-est de Paris. L'homme de 29 ans, qui avait fait allégeance à l'EI, est condamné en appel en 2021 à la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat terroriste et pour un projet d'attentat contre une église.

Le 26 juin, Yassin Salhi, 35 ans, tue et décapite son patron Hervé Cornara à Saint-Quentin-Fallavier (sud-est). Il suspend sa tête, entourée de drapeaux islamiques, au grillage d'un site de gaz industriels. Il fonce ensuite avec sa camionnette sur des bouteilles de gaz, provoquant une explosion, avant d'être maîtrisé par des pompiers auxquels il avait lancé: «Allah akbar». Il se pend quelques mois plus tard en prison.

Le 21 août, Ayoub El Khazzani monte à Bruxelles dans le Thalys Amsterdam-Paris armé d'une kalachnikov, un pistolet semi-automatique, un cutter et une bouteille remplie de liquide inflammable. Le Marocain de 25 ans, mandaté par le groupe Etat islamique, blesse grièvement un passager avant d'être maîtrisé par d'autres passagers, dont deux soldats américains en civil en vacances en Europe. Il est condamné en appel, en 2022 à Paris, à la réclusion criminelle à perpétuité pour «tentatives d'assassinats terroristes».

L'attentat du Bataclan

Vers 21H20 le 13 novembre, trois kamikazes se font exploser autour du stade de France à Saint-Denis, en périphéie de la capitale, où se déroule un match de foot France-Allemagne. Un chauffeur de car est tué. Peu après, le «commando des terrasses» mitraille bars et restaurants en plein coeur de Paris.

A 21H40, un dernier commando arrive au Bataclan, une salle de spectacle parisienne. Les premières victimes tombent sur le trottoir, puis les tueurs font feu dans la salle de concert. Pendant près de trois heures, jusqu'à l'assaut des forces d'élite.

Les attaques, revendiquées par l'EI, font 130 morts (dont 90 au Bataclan) et plus de 350 blessés. Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos jihadistes, a été condamné en juin 2022 en France à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour sa participation à ces attentats.

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