«Steve Bannon se conformera à notre enquête ou il fera face aux conséquences», a déclaré le démocrate Bennie Thompson, qui dirige cette commission parlementaire. «Nous ne pouvons pas permettre à quiconque de se dresser en obstacle au travail de la commission spéciale tandis que nous travaillons à établir les faits. Les enjeux sont simplement trop grands», a-t-il ajouté avant un vote à l'unanimité des neuf membres en faveur des poursuites.
Steve Bannon avait été convoqué jeudi devant cette commission spéciale de la chambre des représentants, qui enquête sur le rôle de l'ancien président américain dans l'attaque de ses partisans contre le siège du Parlement le 6 janvier, au moment où les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Mais il ne s'est pas présenté devant les élus.
Vote en séance plénière
Cette recommandation de la commission d'enquête fera l'objet d'un vote en séance plénière à la chambre jeudi, a indiqué le chef de la majorité démocrate Steny Hoyer. «Nous devons faire toute la lumière sur l'attaque du 6 janvier» et Steve Bannon «doit à son pays de témoigner», a-t-il déclaré.
Si les élus l'approuvent, la plainte sera transmise au ministère de la justice, qui décidera s'il convient d'inculper Steve Bannon. Il encourt en théorie jusqu'à un an de prison.
Steve Bannon, 67 ans, avait été l'un des artisans de la campagne présidentielle victorieuse de Donald Trump en 2016 avant d'être poussé vers la sortie par le milliardaire républicain. Dans les derniers jours de son mandat, le président lui a accordé sa clémence, mettant un terme à des poursuites pour détournement de fonds.
Même s'il n'exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier, il semble avoir parlé de la manifestation du 6 janvier avec le président dans les jours précédant l'assaut, selon la commission.
Outre ce conseiller, quatre autres proches de Donald Trump ont reçu des assignations de la commission spéciale, exigeant des documents ou leur témoignage. L'ancien président leur a demandé de ne pas s'y plier, invoquant le droit de l'exécutif à garder certaines informations secrètes. Mais pour les démocrates, cette prérogative ne s'applique qu'au président en exercice.
Le débat juridique devrait se mener devant les tribunaux et risque de ralentir les travaux de la commission.
(ATS)