Appel à l'aide internationale
Séisme meurtrier en Birmanie et à Bangkok: ce qu'il faut savoir

Le tremblement de terre qui a frappé la Birmanie et la Thaïlande ce vendredi 28 mars pourrait s'avérer très meurtrier. Les vols sur Bangkok sont maintenus. Mais le danger de possibles répliques est omniprésent.
Publié: 28.03.2025 à 19:22 heures
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En Birmanie, de nombreuses constructions se sont effondrées suite au tremblement de terre ressenti jusqu'à Bangkok.
Photo: keystone-sda.ch
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Richard WerlyJournaliste Blick

La Birmanie a été touchée de plein fouet. Selon les informations disponibles tout au long de la journée ce vendredi 28 mars, le tremblement de terre survenu vers 13 heures (heures locales) a ravagé plusieurs régions de ce pays cadenassé depuis trois ans par une junte militaire, et placé sous sanctions internationales. A près de deux mille kilomètres de l’épicentre, situé près de la ville birmane de Sagaing, la capitale thaïlandaise Bangkok a aussi été touchée. Une dizaine de morts y sont à déplorer sur le site d’un immeuble en construction, qui s’est écroulé.

Bangkok sous la menace

Les images les plus impressionnantes de ce séisme de 7,7 sur l’échelle de Richter sont venues de Bangkok. Dans la capitale thaïlandaise, hérissée de gratte-ciel construits sur un sol marécageux – la ville s’enfonce chaque année un peu plus – les clichés et les vidéos de bâtiments de plus de trente étages en train d’osciller de plusieurs mètres, et celles de piscines en altitude déversant leur contenu sur la chaussée, ont de quoi impressionner et faire peur. La réalité est pour l’heure moins inquiétante: un seul immeuble en construction s’est effondré, et le nombre des victimes n’est pas définitif. Que va-t-il en revanche advenir lors des prévisibles secousses à venir? De nombreux buildings apparaissent lézardés. La menace est réelle sur cette mégapole. La ville de Chiang Mai, au nord de la Thaïlande, a aussi été touchée.

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La Birmanie dévastée

L’ampleur des dommages causés par le tremblement de terre en Birmanie sera difficile à évaluer. Le pays est en guerre, contrôlé depuis le coup d’Etat du 1er février 2021 par une junte militaire impitoyable. L’état d’urgence a été déclaré dans six régions centrales. L’ancienne capitale Mandalay est très affectée. Un pont s’est écroulé. Une partie des remparts du palais royal ont été endommagés. Pour l’heure, le bilan officiel s’élève à environ 200 morts et 800 blessés. Mais ces chiffres vont très probablement augmenter rapidement. Les infrastructures médicales birmanes, dans les zones touchées, ne permettent pas de faire face à une catastrophe naturelle de cette ampleur. L’appel à l’aide internationale, lancé par la junte, démontre que les besoins sont criants.

Des populations hors d’atteinte

C’est en Birmanie que le défi humanitaire va être le plus important, compte tenu de la guerre civile qui prévaut dans le pays depuis 2021, après la mise à l’écart et l’arrestation de Aung San Suu Kyi, toujours incarcérée. La junte militaire laissera-t-elle les organisations non gouvernementales et les Nations unies à accéder aux zones reculées, sous contrôles des groupes rebelles et ethniques en lutte contre le gouvernement dominé par l’armée? L’expérience du cyclone Nargis, en 2008, a montré que les autorités peuvent se montrer inflexibles lorsque les populations concernées ne leur sont pas favorables. Point à noter: l’Inde et la Chine, frontalières de la Birmanie, se sont déclarées prêtes à aider ce pays. Le sud de la Chine est d’ailleurs aussi touché par le séisme.

Le tourisme à l’arrêt

Les vols internationaux pour Bangkok, et les dessertes aériennes domestiques thaïlandaises ou régionales en Asie du Sud-Est n’ont pas été interrompues. Il est donc toujours possible de se rendre en Thaïlande et en Birmanie où l’aéroport de Yangon, la capitale économique, n’a pas été fermé. La situation en Thaïlande, où les dommages semblent limités, semble aussi favorable à un maintien de l’activité touristique. Il est très probable en revanche que les festivités du traditionnel Nouvel An, à la mi-avril (la fête de l’eau), célébré en Thaïlande, au Laos, en Birmanie et au Cambodge, seront suspendues. A Bangkok, des inspections urgentes sur les très nombreuses constructions affectées par le tremblement de terre sont à prévoir.

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Questions sur l’aide internationale

Donald Trump, le président qui vient de fermer l'US Aid, a promis de secourir la Birmanie, après s'être entretenu au téléphone avec des officiels birmans. Plusieurs organisations non gouvernementales ont lancé des appels aux dons. La France, comme la Suisse et la Commission européenne, se sont déclarés prêts à intervenir. Le souvenir du tsunami du 26 décembre 2004, qui avait vu déferler des dizaines de milliards de dollars d’aide vers l’Indonésie, la Thaïlande ou le Sri Lanka, est dans toutes les mémoires. Le cas de la Birmanie, pays beaucoup moins familier des touristes occidentaux, est toutefois très différent. Il est probable que le gouvernement birman voudra filtrer l’aide, et diriger les flux humanitaires. Les jours à venir seront décisifs pour évaluer la juste ampleur de la catastrophe.

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