Action choc de Greenpeace
Des blocs de granit pour lutter contre la surpêche

Fin février, Greenpeace a largué d'énormes rochers dans la Manche pour empêcher les chalutiers de ratisser une aire maritime protégée au large de Brighton en Angleterre. Décryptage.
Publié: 03.06.2021 à 16:08 heures
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Dernière mise à jour: 03.06.2021 à 16:54 heures
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Valentina San MartinJournaliste Blick

Ce sont 18 blocs de pierres, entre deux et trois tonnes chacun, qui ont été déposés par des militants et militantes de Greenpeace UK depuis l’équipage de l’Esperanza au large de Brighton. La raison: «Cette barrière de granit permettra d’empêcher le chalutage sur environ 140 km2 de fonds marins, dans un site qui est censé être une aire marine protégée», déclare l’ONG dans un communiqué, publié le 3 mars dernier. Concernant les navires qui tenteraient tout de même de ratisser les fonds dans cette zone, ils risqueraient gros. Leurs embarcations pourraient être endommagées par les rochers.

Zone protégée, oui mais...

L'aire dans laquelle l'ONG est intervenue, nommée «Offshore Brighton Marine Protected Area», s'étale sur plus de 800 km2 de fond marin. Elle abrite des bernard-l’ermite, des coquilles Saint-Jacques, des étoiles de mer, des éponges ou encore des vers marins, autant de sources d’alimentation vitales pour les dauphins, les phoques et les baleines.

Et même s'il s'agit d'un secteur protégé, il n'échappe pas à la surpêche. En effet, le chalutage de fond est autorisé au sein des aires marines protégées (AMP). Des embarcations auraient ainsi passé plus de 3'000 heures à ratisser ces fonds marins, rien qu'en 2019.

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Des militants de Greenpeace ont embarqué sur l’Esperanza fin février.
Photo: © Suzanne Plunkett / Greenpeace Partager :

Greenpeace dans le viseur des autorités

D'après l’organisme scientifique indépendant allemand Biologische Gutachten und Umweltplanung (BioLaGu), mandaté par l’ONG, ces blocs de granit n’ont pas d'impact significatif sur les fonds marins. «Issus d'une carrière allemande, les blocs n'ont aucune interaction avec l’eau ou le plancher océanique», assure Greenpeace. Quant à la localisation des rochers, elle est enregistrée dans les cartes marines des autorités maritimes. Et si ces blocs empêchent le passage des filets de pêche, la navigation elle, n'est pas perturbée.

Le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Defra) mène actuellement une enquête sur les agissements de Greenpeace. Un porte-parole du département cité dans «The Independent» a déclaré: «Tout le monde doit agir dans le respect de la loi. Comme une enquête est en cours, nous ne sommes pas en mesure de commenter davantage les activités de Greenpeace.»

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