A l'origine de l'assaut du Capitole?
Une nouvelle accusation choc s'abat sur Donald Trump

Une fois de plus, Donald Trump a été mis en accusation. Mais cette fois, c'est différent. Il s'agit de l'une des accusations les plus graves: l'ex-président serait-il le cerveau derrière l'assaut du Capitole? Analyse.
Publié: 02.08.2023 à 15:04 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2023 à 16:45 heures
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L'ancien président américain Donald Trump est inculpé pour la troisième fois en quatre mois.
Photo: IMAGO/ZUMA Wire
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Chiara Schlenz

Pendant des décennies, le scandale du Watergate autour de l'ancien président américain Richard Nixon (1913-1994) a été considéré comme le point de comparaison avec lequel tous les autres scandales présidentiels seraient jugés. Mais l'ère du Watergate comme la pire conduite présidentielle de l'histoire touche à sa fin.

Mardi, Jack Smith, enquêteur spécial du ministère de la Justice des Etats-Unis, a lancé, dans un document de 45 pages, des accusations encore jamais formulées de la sorte contre un président dans l'histoire des Etats-Unis: Donald Trump aurait tenté de se maintenir en place par des moyens criminels malgré sa défaite électorale en 2020.

Qu'en est-il de la démocratie?

Donald Trump est le premier ancien président des Etats-Unis à être inculpé pour un crime. Au printemps, il a d'abord été inculpé pour des paiements effectués pour étouffer certaines histoires compromettantes durant sa campagne en 2016, puis, en juin pour avoir conservé de manière illégale des documents gouvernementaux top secrets. L'inculpation de ce mardi est donc la troisième. Mais c'est la première fois que l'ex-président est accusé d'un comportement criminel dans l'exercice de ses fonctions.

L'acte d'accusation fait 45 pages et décrit en grand détail ce qui est reproché à Donald Trump.
Photo: IMAGO/USA TODAY Network

Les quatre chefs d'accusation sont les suivants: Conspiration contre les Etats-Unis, Conspiration d'obstruction au Congrès ainsi que (tentative d')obstruction au Congrès et Conspiration de privation de droits garantis par la Constitution. Toutes ces accusations soulèvent une question centrale: Qu'en est-il de l'avenir de la démocratie américaine? Un président en exercice peut-il répandre des mensonges sur une élection et tenter d'utiliser l'autorité du gouvernement pour renverser la volonté des électeurs sans conséquences?

Une question à laquelle une nation, qui fait si largement de la démocratie son étendard, devrait pouvoir répondre par la négative sans sourciller. Au lieu de cela, la justice et le système électoral vont se livrer à une course de 15 mois pour savoir qui décidera du sort de Donald Trump — et de celui du pays.

Un détenu à la gouvernance?

Malgré les nombreuses, très nombreuses, accusations portées contre l'ancien président, près de la moitié de l'électorat américain reste fidèle à son «messie». C'est ce que montre un récent sondage national du «New York Times», dans la cote de popularité de Donald Trump est actuellement à égalité avec celle du président sortant Joe Biden. Il jouit également toujours d'une grande estime parmi les républicains eux-mêmes. Selon un sondage récent de l'entreprise Morning Consult, dans lequel la dernière accusation est déjà prise en compte, Trump devance toujours ses rivaux des primaires avec 58%.

Cela devrait encore davantage stimuler Donald Trump, déjà bien agité: l'«absence de droit» de l'accusation, écrit-il sur son réseau social, rappelle «l'Allemagne nazie des années trente, l'ancienne Union soviétique et d'autres régimes autoritaires et dictatoriaux». Il est certain qu'il reprendra la présidence en 2024. Dans le pire des cas, depuis la prison. Car s'il est reconnu coupable d'au moins un des quatre chefs d'accusation, Trump risque une peine de plusieurs années de privation de liberté.

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