Ces nouveaux chefs d'accusation viennent épaissir un dossier pour lequel un procès fédéral est prévu en mai 2024 en Floride, pendant les primaires républicaines pour lesquelles Donald Trump est favori.
Le milliardaire républicain a déjà été inculpé, au début juin, pour sa gestion négligente des archives de la Maison-Blanche, mais les procureurs fédéraux ont fait savoir, par un document judiciaire rendu public jeudi, qu'ils l'accusent de nouveaux faits dans ce dossier.
Il est désormais reproché à Trump, ainsi qu'à deux de ses assistants, d'avoir demandé à un employé de la résidence de «supprimer des images de vidéo-surveillance du club de Mar-a-Lago pour éviter que ces images ne soient remises» à la justice.
L'un des deux assistants avait déjà été inculpé au côté de Donald Trump. L'inculpation du second est nouvelle. Ce dernier, selon l'accusation, «a insisté» auprès d'un technicien de la résidence, disant «que 'le boss' voulait que ce serveur soit effacé».
«Des tentatives d'harceler Trump»
Ces nouvelles accusations, a répondu l'équipe de campagne de Trump, «ne sont qu'une nouvelle tentative sans fin» du gouvernement Biden pour «harceler» son prédécesseur. Le procureur spécial en charge de l'affaire «sait qu'il n'y a rien dans le dossier», ajoute le communiqué.
Donald Trump était jusqu'alors inculpé de 37 chefs d'accusation dont «rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale», «entrave à la justice» et «faux témoignage» dans cette affaire, pour laquelle il a plaidé à la mi-juin non coupable devant un tribunal fédéral de Miami.
Il est accusé d'avoir mis la sécurité des Etats-Unis en péril en conservant des documents confidentiels après son départ de la Maison-Blanche en janvier 2021, dont des plans militaires ou des informations sur des armes nucléaires, dans sa résidence de luxe de Mar-a-Lago, en Floride, au lieu de les remettre aux Archives nationales.
Concertation avec ses avocats
Plus tôt jeudi, l'ancien président avait indiqué que ses avocats s'étaient entretenus dans la journée avec des représentants du ministère de la justice, avant sa possible nouvelle inculpation dans le cadre d'une autre enquête, liée aux tentatives de renverser sa défaite à l'élection de 2020. Des médias américains, comme la chaîne télévisée NBC, avaient affirmé que les avocats avaient été informés qu'ils devaient s'attendre à une inculpation, mais Trump a démenti.
«Mes avocats ont eu une réunion productive avec le ministère de la justice ce matin, expliquant en détail que je n'ai rien fait de mal, que j'ai été conseillé par beaucoup d'avocats et qu'une inculpation ne ferait que détruire davantage notre pays», a écrit le milliardaire sur sa plateforme Truth Social.
Il a assuré que ses avocats n'avaient pas été notifiés d'une inculpation à venir. «Ne faites confiance aux Fake News sur rien!», a-t-il ajouté, utilisant son expression favorite à propos des médias.
Les ennuis ne vont pas s'arrêter là
Le 18 juillet, Trump a annoncé avoir reçu une lettre du procureur l'informant qu'il était visé personnellement par l'enquête fédérale sur les tentatives de renverser les résultats de la présidentielle de 2020 et notamment l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.
Selon plusieurs médias américains, le procureur a fait savoir dans sa lettre à Trump qu'il le visait pour trois chefs d'accusation: complot à l'encontre de l'Etat américain, entrave à une procédure officielle et privation de droits.
Une inculpation fédérale dans le dossier de la présidentielle de 2020 viendrait donc s'ajouter à celle sur les archives de la Maison-Blanche et celle, par la justice de l'Etat de New York, pour des paiements suspects à une ancienne actrice de films X.
Les ennuis risquent de ne pas s'arrêter là pour Donald Trump: une procureure de Géorgie doit également annoncer d'ici à septembre le résultat de son enquête sur les pressions qu'il a exercées pour tenter d'altérer le résultat de la présidentielle de 2020 dans cet Etat du Sud.
(ATS)