150 civils tués en 15 jours
266 groupes armés sont actifs dans l'Est de la RDC

Plus de 260 groupes armés locaux et étrangers sont présents et actifs dans cinq provinces de l'est de la République démocratique du Congo (RDC). C'est ce qu'a révélé le directeur d'un programme de désarmement et de démobilisation, cité par des médias congolais.
Publié: 19.04.2023 à 16:16 heures
Dans son dernier rapport trimestriel, fin mars, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres chiffrait à 485 le nombre de civils tués depuis début décembre dans la province de l'Ituri, riche en or et en proie aux violences commises par les groupes armés.
Photo: Socrate Mumbere

Les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema et du Tanganyika abritent 252 groupes armés locaux et 14 étrangers, a affirmé le coordonnateur du programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), mise sur pied en 2021 par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Emmanuel Tommy Tambwe Ushindi, lors d'un point de presse mardi à Kinshasa.

«Il y a un travail qui a été produit qui relève de manière très arithmétique que la province de Tanganyika compte 19 groupes armés nationaux, zéro groupe étranger, le Maniema 20 groupes armés, zéro groupe étranger, le Sud-Kivu 136 groupes armés dont 5 étrangers, le Nord-Kivu a 64 groupes armés dont sept étrangers et l'Ituri a 20 groupes armés dont deux étrangers», a-t-il détaillé.

«Ce qui fait un total de 252 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers», a résumé M. Tambwe – lui-même un ancien membre de la rébellion du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda lors de la deuxième guerre du Congo (août 1998-juin 2003‎).

Une cartographie des groupes armés

Selon lui, le P-DDRCS dispose désormais d'une cartographie des groupes armés qui va lui permettre de mener le travail de démobilisation, mais il se pose encore le problème de moyens.

«Nous avons la cartographie des groupes armés par territoire et par province, et la liste des seigneurs (de guerre) ou chefs des milices, où ils opèrent. Nous avons déjà des sites de désarmement, des sites de démobilisation et nous avons déjà des projets pilotes. Le travail qui reste, c'est juste mobiliser les moyens pour avancer», a-t-il ajouté.

M. Tambwe a demandé à tous les Congolais qui ont pris les armes de se démobiliser, selon la Radio onusienne Okapi.

Le P-DDRCS a été mis sur pied en août 2021 et remplace les deux précédents programmes UEPN-DDR (Exécution du Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion) et Starec (Stabilisation et reconstruction des zones sortant des conflits armés).

150 civils tués depuis début avril

Bien avant la mise en place du P-DDRCS, le gouvernement congolais avait tenté – mais sans succès – de regrouper les combattants de certains groupes armés sur des sites différents en vue d'obtenir leur désarmement. Mais faute d'une politique appropriée, les tentatives ont échoué.

C'est le cas notamment des miliciens de la FRPI (Force de Résistance patriotique de l'Ituri) et de la Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) dans la province de l'Ituri, qui ont tous regagné le maquis après des mois passés dans des sites de cantonnement provisoire sans un suivi des autorités.

Dans cette seule province du nord-est de la RDC, plus de 150 civils ont été tués depuis début avril, a déploré mardi le Bureau de coordination humanitaire de l'ONU (OCHA). Dans son dernier rapport trimestriel, fin mars, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, chiffrait à 485 le nombre de civils tués depuis début décembre dans cette province riche en or et en proie aux violences commises par les groupes armés.

(ATS)

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