Le kibboutz Be'eri comptait un peu plus de 1000 habitants. Situé à seulement cinq kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza, cet endroit est connu pour ses espaces verts soignés. Une imprimerie fait partie du décor et sa scène culturelle est en plein essor, selon le «Süddeutsche Zeitung». Mais depuis ce samedi, tout a changé: des vidéos montrent des combattants du Hamas lourdement armés traverser le kibboutz. Ils saccagent et fouillent les maisons. Les Israéliens qui se trouvent sur leur chemin sont abattus ou enlevés.
«Ils tirent au hasard»
Les images sont choquantes. Les assaillants abattent des personnes dans leur voiture et fouillent dans leurs affaires à la recherche d'objets de valeur. «Ils se promenaient dans Be'eri comme si l'endroit leur appartenait», a déclaré Haim Jelin, un survivant du kibboutz à une radio locale. «Ils tiraient au hasard, enlevaient tous ceux qu'ils pouvaient et brûlaient les maisons des gens, les obligeant à s'enfuir par la fenêtre, là où les terroristes les attendaient», poursuit Haim Jelin.
Haim Jelin ne sait pas combien de victimes sont à déplorer après ce massacre. Les secouristes ont désormais annoncé un premier chiffre. 108 corps auraient déjà été retrouvés. Autrement dit, 10% des habitants seraient morts à la suite de cette attaque. Mais les recherches ne sont pas encore terminées, et le bilan devrait encore augmenter.
Adi Efrat fait partie des survivants de l'horreur de Be'eri. Elle raconte au site israélien «Ynet» comment deux hommes l'ont capturée. Elle n'était vêtue que d'un peignoir lorsqu'ils ont pénétré dans sa maison. Ils l'auraient ensuite emmenée dans une autre maison, où elle aurait été menottée.
Bain de sang et de larmes
Adi Efrat raconte: «Ils ont amené une mère et son fils. Elle était couverte de sang et tremblait de tout son corps. Elle m'a dit que son mari et son bébé étaient morts.» Adi Efrat aurait alors essayé de la rassurer en lui disant qu'ils étaient peut-être encore en vie. Mais pour la mère, cela ne faisait aucun doute: «ils leur ont tiré dans la tête.» L'Israélienne n'a même pas pu prendre cette mère en deuil dans ses bras à cause des menottes. Tout ce qu'elle a pu faire, c'est poser sa tête sur son épaule – et pleurer avec elle.
Adi Efrat est finalement emmenée par les combattants du Hamas. La captive est toutefois libérée par les forces israéliennes arrivées peu après. Elle ne sait pas ce qu'est advenue de la mère avec laquelle elle a partagé ses larmes. Mais Adi Efrat en est consciente: «C'est un miracle que j'aie survécu.»