Plus de 1100 personnes ont perdu la vie, avec plus d'une centaine d'otages et des milliers de bâtiments détruits à la suite de l'attaque du Hamas, un mouvement islamiste radical, contre Israël. Cette attaque a plongé le Proche-Orient dans un chaos sanglant, et l'armée israélienne a mobilisé 300'000 réservistes, ce qui constitue un record dans l'histoire d'Israël.
Tour d'horizon de trois scénarios possibles pour l'évolution de la situation en Israël et en Palestine dans les prochains jours.
Escalade de la violence
Israël envisage de détruire le Hamas. Le gouvernement israélien a annoncé des représailles sévères contre le Hamas et ses partisans. Ils ont déjà ciblé plus de 800 sites dans la densément peuplée bande de Gaza, qui abrite environ deux millions d'habitants sur une petite surface. Selon des médias américains, une invasion terrestre est imminente. Certains diplomates israéliens, comme l'ambassadeur Ron Prosor à Berlin, ont appelé à ne pas condamner la réaction violente attendue de la part d'Israël.
Michel Wyss, expert militaire à l'Académie militaire de l'EPFZ, estime qu'Israël a la capacité militaire d'éliminer le Hamas, mais cela pourrait entraîner un chaos et un vide de pouvoir dans la bande de Gaza, ce qui aggraverait la sécurité d'Israël. Cela pose un dilemme stratégique pour l'Etat hébreu.
Arrêt immédiat des affrontements
Le Hamas a pris plus de 100 otages, y compris des enfants, lors de ses incursions dans le sud d'Israël et lors d'un festival de musique techno dans le désert du Néguev. Selon le magazine spécialisé «Foreign Policy», ces otages compliquent considérablement les actions possibles d'Israël, car le Hamas peut les utiliser comme boucliers humains dans des endroits stratégiques.
Michel Wyss affirme également que l'invasion terrestre prévue est encore plus compliquée en raison des otages, qui augmentent considérablement les risques. Un arrêt immédiat de l'attaque israélienne sur Gaza serait la seule garantie que les prisonniers ne soient pas tués dans des tirs croisés. Mais il n'y a aucune indication que la guerre prendra fin prochainement.
Guerre prolongée
Le scénario le plus probable à l'heure actuelle est que la région s'enlise dans une guerre de longue durée. Le gouvernement israélien prépare sa population à cette éventualité. Le Hamas parle d'une «nouvelle ère pour notre peuple» sur ses canaux de propagande officiels. La situation devient encore plus complexe lorsque d'autres acteurs, tels que le Hezbollah, basé au Liban voisin et financé par l'Iran, s'impliquent dans le conflit. Les experts estiment que le Hezbollah dispose d'environ 150'000 missiles prêts à être utilisés.
Michel Wyss affirme qu'Israël a l'avantage militaire sur le Hezbollah. «On peut toutefois se demander si le Hezbollah est prêt à affronter l'Etat hébreu. Israël a déjà accru sa présence à la frontière nord et a également émis plusieurs avertissements par le passé sur les conséquences désastreuses d'une telle attaque pour tout le Liban.»
Une chose est certaine: les appels internationaux à l'arrêt immédiat de la violence n'ont pas encore trouvé d'écho au Proche-Orient.