Monter à cheval, dessiner, lire, écrire... Les enfants inscrivent fièrement leurs hobbies dans les fameux «carnets d'amitié», tandis que les adultes s'en servent pour se profiler dans leur CV ou alimenter leurs profils Instagram. Pour de nombreuses personnes, les loisirs font partie intégrante de leur personnalité, sans oublier qu'ils permettent de retrouver un équilibre par rapport au travail quotidien.
La théorie des trois hobbies, qui fait notamment parler d'elle sur les réseaux sociaux, affirme que chaque personne devrait combiner ces trois occupations, en dehors de son emploi:
- Une qui favorise la créativité (poterie, crochet, peinture, etc.)
- Une qui maintient en forme (randonnée, vélo, natation, etc.)
- Une qui rapporte de l'argent (vendre des vêtements au marché aux puces, donner des cours particuliers, etc.)
Les hobbies dans chacun de ces trois domaines permettraient, dans l'idéal, de constituer une bonne base pour l'optimisation de soi, afin de bâtir une vie équilibrée et épanouie.
Les experts ne sont pas convaincus
Tout cela semble un peu trop beau pour être vrai, d'autant plus que tout le monde ne dispose pas du temps libre nécessaire à poursuivre trois hobbies différents!
Ulrich Reinhardt, futurologue basé à Hambourg, en Allemagne, s'intéresse de près aux hobbies et à la manière dont les gens les pratiquent. Il déplore que la fameuse Three Hobbies Theory ne contient aucune composante sociale: «La plupart des gens, ainsi que la science, accordent beaucoup plus d'importance au fait de rencontrer des amis qu'au fait de gagner de l'argent ou de se maintenir en forme pendant son temps libre», résume-t-il.
En outre, le spécialiste rappelle qu'il existe de nombreuses personnes qui ne pratiquent aucun hobby et qui sont malgré tout heureuses et en bonne santé. Pour lui, ces trois loisirs ne constituent donc pas une solution universelle à tous les problèmes, même s'ils peuvent effectivement détendre et réduire le stress.
La pression de s'améliorer partout
Le chercheur conteste également un autre versant de la méthode: l'obsession de la performance. «Beaucoup de personnes optimisent déjà leur travail, leur ménage ou leur apparence, souligne-t-il. Par conséquent, il ne faudrait pas qu'ils optimisent aussi leurs loisirs.»
Selon Ulrich Reinhardt, les hobbies ne devraient pas être soumis à une quelconque pression de régularité ou d'autres indicateurs de mesure: «La priorité est donnée à la détente et au plaisir», pointe l'expert. Avant d'ajouter que le temps libre devrait s'adapter à nos envies et non une liste d'objectifs à atteindre. «Sinon, ce n'est pas du temps libre!»
Ainsi, plutôt que de se laisser influencer par autrui, ou par une tendance glorifiée sur les réseaux sociaux, Ulrich Reinhardt recommande de se fier à ses propres préférences et de pratiquer une activité qui nous plait. Aussi rappelle-t-il que le fait de ne pas voir le temps passer durant une activité - à l'instar des enfants absorbés par leur jeu préféré — signifie qu'on a trouvé un loisir qui nous convient.