Cet été s’annonce bouillant! Si ce n’est du côté de la météo, du moins de celui des programmes à regarder. D’abord parce qu’une saison sportive endiablée se profile. Les plus courageux enchaîneront l’Euro de football, le Tour de France et les Jeux olympiques. Mais aussi parce que, comme chaque année, les séries ne prennent pas de vacances. Chaque plateforme fourbit ses armes et s’apprête à emporter l’attention des vacanciers et travailleurs estivaux. Pour vous aider à vous y retrouver, voici une sélection de huit fictions qui nous donnent déjà l’eau à la bouche.
«House of the Dragon», saison 2
Les dragons les plus célèbres du petit écran reviennent dès le 17 juin 2024 (sur Canal+ en Suisse)! La première saison du spin-off de «Game of Thrones» était une grande réussite, et la seconde poursuit dans la même veine. Voilà la grande série politique de l’été, avec un royaume de Westeros déchiré entre, d’un côté, le roi Aegon Targaryen, arrivé au pouvoir dans des circonstances très troubles et, de l’autre, sa tante Rhaenyra Targaryen, héritière au départ désignée par le souverain précédent. À chacun sa famille (dysfonctionnelle, comme toujours dans l’univers de «Game of Thrones»), ses soutiens et ses complots.
Dans les premiers épisodes que la presse a pu visionner en avance, on retrouve tout ce qui faisait le sel de la première saison. À commencer par de grands personnages féminins, complexes et subtils. «House of the dragon» a aussi l’art et la manière d’imbriquer l’intime dans le politique, de montrer comment les passions les plus individuelles, dès lors qu’elles appartiennent aux personnes de pouvoir, façonnent les sociétés et les événements. Intelligent et grandiose.
Huit épisodes diffusés chaque semaine à partir du 17 juin sur Canal+.
«Lady in the lake»
Baltimore, 1966. Maddie Schwartz est une femme juive étouffée par sa vie de mère au foyer. Cleo Johnson, elle, élève quasiment seule ses enfants en cumulant les petits boulots, notamment dans un club afro-américain qui dissimule des activités illicites. Toutes deux n’ont aucune raison de se croiser et pourtant, ce sera le cas, d’abord par hasard dans un grand magasin, puis lorsque la première se rêve journaliste investiguant sur la mort de la seconde.
Adaptation somptueuse d’un roman américain, «Lady in the Lake» est un thriller poisseux qui mêle politique, lutte des classes, émancipation féminine et reconstitution léchée des années 1960 sur la côte est. Si ces arguments n’ont pas encore suffi à vous convaincre de regarder, sachez que les rôles principaux sont tenus par Natalie Portman, également productrice exécutive de la série, et Moses Ingram, révélée par «Le Jeu de la dame» et seul atout de (la par ailleurs très ratée) «Obi-Wan Kenobi».
Sept épisodes diffusés chaque semaine à partir du 19 juillet sur AppleTV+.
«The Bear», saison 3
Est-il encore nécessaire de clamer notre amour à «The Bear», carton absolu de l’année 2022, confirmé l’an dernier avec une saison 2 de haute volée? La troisième arrivera le 14 août sur la plateforme Disney+ (la date, d’abord annoncée comme certaine, a été soumise à un petit report pour préparer la version française) et on se réjouit déjà de retrouver Carmy, chef plus doué pour mijoter des plats pendant des heures que pour les relations sociales, et Sydney, son bras droit aux idées toujours plus inventives.
Au-delà de donner très faim, «The Bear» est une exploration passionnante des traumatismes, des relations au travail, qui se font de moins en moins violentes au fur et à mesure (et les séries optimistes sont suffisamment rares pour être mises en avant) mais aussi des dynamiques de groupe dans la construction d’une œuvre (et un restaurant en est une, assurément).
Diffusion le 14 août sur Disney+.
«Le Décameron»
Voici une petite série planquée au fond du catalogue pléthorique de Netflix qui pourrait bien nous surprendre. «Le Décameron» pose son décor dans l’Italie du XIVe siècle, alors que la peste fait des ravages. Une poignée d’aristocrates décide de se barricader avec son personnel dans une villa non loin de Florence pour tenter d’échapper à l’épidémie. Mais ce qui devait être une retraite sympathique se transforme bientôt en lutte acharnée pour la survie.
Sur le papier, cette comédie sombre pourrait lorgner du côté de «The White Lotus», pour sa capacité à envisager les inégalités sociales et les relations intimes en lieu clos, mais aussi de «Game of Thrones», pour l’ambiance orgiaque au Moyen Âge. Le tout en plus baroque et plus barré. On a hâte.
Diffusion le 25 juillet sur Netflix.
«Such brave girls»
Le nom de Kat Sadler ne vous dit probablement rien, mais je vous recommande de commencer dès aujourd’hui à le retenir. Car cette humoriste britannique, repartie avec le titre de révélation de l’année de la dernière cérémonie des Bafta pour sa série «Such brave girls», s’apprête à dynamiter le petit écran. Cette sitcom improbable raconte l’histoire d’une famille monoparentale dysfonctionnelle. Deb, la mère, ne s’est jamais remise du départ soudain de son mari et cherche en vain un nouveau compagnon qui pourrait l’aider à éponger ses dettes. Josie, sa première fille, est aux prises avec une dépression jamais soignée, car, comme le lui explique sa mère, il ne faut surtout pas qu’elle se mette à réfléchir si elle veut être heureuse. Billie, la cadette, fait du chantage au suicide à son ex.
À partir de ces personnages aussi insupportables qu’attachants, «Such brave girls» déroule six épisodes d’une drôlerie rarement atteinte, aux dialogues ciselés et au comique à la fois trash et burlesque. Sous le vernis des blagues, Kat Sadler fait aussi affleurer des sujets graves, comme les traumatismes et la santé mentale. Une grande réussite qui se dévore comme un bonbon acidulé et piquant à la fois.
Six épisodes diffusés en juillet sur Canal+.
«Emily in Paris», saison 4
La série qui a donné envie à tous les Américains de venir à Paris et à tous les Parisiens de debunker les clichés de chaque épisode un par un est de retour! La quatrième saison d’«Emily in Paris» sera disponible en deux parties sur Netflix, avec cinq épisodes disponibles le 15 août, puis cinq autres en septembre. On y retrouve toujours des histoires d’amour dignes d'un soap opéra et des tenues vestimentaires extravagantes très vite en rupture de stock. Mais il se peut aussi qu’on connaisse quelques surprises, avec un déménagement à Rome, un séjour à Megève et des intrigues toujours plus «chaotiques», selon les membres du casting. Pas sûr que ce soit la meilleure série de l’année, mais gageons que les (nombreux) fans seront au rendez-vous.
Dix épisodes diffusés à partir du 15 août sur Netflix.
«Pachinko», saison 2
Restée injustement dans l’ombre de la pourtant pas terrible «Squid Game», «Pachinko» est l’une des meilleures séries coréennes de ces dernières années. Une fresque historique ambitieuse, qui suit une famille sur plusieurs décennies depuis 1915 jusqu’aux années 1980, depuis la guerre et l’invasion japonaise jusqu’aux débuts du capitalisme. C’est avec un plaisir non dissimulé qu’on la voit revenir à la fin de l’été sur AppleTV+ pour une deuxième saison.
Celle-ci permettra de se glisser plus avant encore dans les méandres du parcours de Sunja, jeune Coréenne exilée au Japon, et de celui de ses enfants, qui apprendront ensuite à conquérir le monde mieux qu’elle a su le faire elle-même. Entre «This is us» et «The Crown», «Pachinko» est un grand drame familial soigné et une jolie fenêtre ouverte sur l’histoire mouvementée de cette partie de l’Asie.
Huit épisodes diffusés chaque semaine à partir du 23 août sur AppleTV+.
«Terminator: The Animated Series»
Les grandes sagas ne meurent jamais. Hélas, elles sont désormais souvent condamnées à vivoter sous des formes ineptes: des spin-offs inutiles, des prequels ou des sequels sans intérêt, destinés uniquement à attirer les fans peu regardants. C’est évident pour «Star Wars», cela guette dangereusement aussi «Alien» (un nouveau film est attendu en juillet) et déjà un peu le cas de «Terminator». Pourtant, le projet préparé par Netflix pour la fin août est alléchant. Une série, déjà, ce qui n’a jamais été tenté dans cet univers peuplé de robots humanoïdes. Et une série d’animation, en outre, ce qui a souvent été l’occasion de donner un nouveau souffle à des franchises fatiguées, dont Star Wars.
«Terminator: The Animated Series» se déroule entre 1997 et 2022, et met en scène une soldate déterminée à remonter le temps pour protéger l’inventeur d’une intelligence artificielle à même de sauver le monde un quart de siècle plus tard. Entre un pitch fidèle à l’esprit de Terminator et des enjeux très actuels autour de la maîtrise des technologies, on a vraiment envie d’y croire.
Huit épisodes diffusés le 29 août sur Netflix.