Cela faisait plus 15 jours que Lil Nas X se mettait en scène, ventre arrondi, pour teaser la sortie de son premier album. Pose à la Beyoncé, baby shower, contractions et accouchement… Ce roi des réseaux avait utilisé tous les codes de la grossesse pour enfin mettre au monde, ce matin à minuit une, le petit «Montero» qui se porte très bien!
L’album lui, contient 15 pistes entre pop, hip-hop et love songs, dont des featuring avec Doja Cat, Elton John, Megan Thee Stallion, Cyrus et Jack Harlow. Pour fêter la naissance c’est le titre «That’s what I want» qui est gratifié d’un clip mis en ligne il y a moins de 7 heures et qui comptabilise déjà plus de 2 millions de vues.
Country, Satan et succès
Pour rappel, Lil Nas X avait vu sa carrière monter en flèche avec son titre «Old Town Road» après qu’un défi TikTok, le Yeehaw Challenge l’ai vraiment fait connaître auprès du grand public. Titre qu’il réenregistra ensuite avec Billy Ray Cyrus. Ce titre figure sur un EP «7» qui a ouvert la voie à «Montero» dont le clip du premier single «Montero (Call me by your name)» a fait scandale à sa sortie, un certain publique le jugeant trop gay et satanique. Pour en rajouter une couche à ce moment-là, le rappeur, accompagné du collectif de Brooklyn MSCHF avait commercialisé une paire de Nike Air Max 97 modifiée: les «Satan Shoes». On peut d’ailleurs les voir aux pieds du diable dans le clip. Les sneakers, commercialisées à 666 exemplaires et contenant chacune une goutte de sang du collectif, on dut être retirée du marché, à la suite de la plainte de Nike qui déclare ne pas être impliqué dans la création et la promotion de la paire.
Les codes de l’Amérique profonde version queer
Une des autres facettes du phénomène Lil Nas X, outre son indéniable talent musical et commercial au niveau marketing, c’est que parmi les millions de vues que chacun de ses clips fait, il y en a de nombreux qui sont donnés par ses «détracteurs».
C’est que depuis bien avant son coming out public, le pro des réseaux a utilisé les codes de ce qu’aime l’Amérique de Trump. Entre les chapeaux de cow-boys, la country, le football américain, la prison, la classe populaire, un homme enceint, des twerks devant l’image du Diable et le fait de porter des robes: les puritains tremblent et hurlent au scandale et au blasphème en se retrouvant face à une réalité trop difficile pour eux: Hey, les gars, en 2021 on peut être afro-américain, gay, faire du rap et être libre.
Nous, on parie que si on pouvait choisir une icône pour en faire une statue pour remplacer celles de vieux soldats confédérés, elle porterait certainement des guêtres, un stetson et le visage grimé de paillettes de ce jeune gars d’Atlanta. Et ce n’est pas «parrain» Elton qui dira le contraire!