TikTok et Instagram vouent un véritable culte aux célèbres morning ou evening routines. Un réveil à 7h tapantes, une tasse de thé matcha, cinq minutes de méditation, dix minutes de journaling... On aura tout vu sur les plateformes, qui recensent désormais des millions de vidéos thématiques.
Et cela semble fonctionner! Une étude réalisée en 2019 dans l'«American Journal of Lifestyle Medicine» souligne qu'une routine stable, composée de petits gestes sains, permet d'améliorer sensiblement le style de vie et la santé des personnes qui s'y tiennent.
De même, il paraît évident que les routines matinales et nocturnes puissent avoir un effet hautement bénéfique pour nos enfants, dont la vie redevient beaucoup plus structurée dès la rentrée scolaire: «Les routines, de façon générale, sont utiles pour permettre à l’enfant de prévoir ce qu’il va se passer et de pouvoir acquérir une certaine autonomie, acquiesce Sandie Ackermann, psychologue et psychothérapeute FSP. De surcroit, cela évite davantage les conflits si l’enfant sait ce qu’il va faire et ce qu’il va se passer.»
Maintenant que les cartables ont remplacé les sacs de plage dans le hall et que la supervision des devoirs s'est à nouveau immiscée dans votre quotidien, voici quelques idées pour organiser les journées de vos enfants, afin de voguer en toute sérénité vers l'automne:
La routine du matin
Lorsqu'il s'agit du rush matinal, le but principal sera de minimiser le stress: «Plus la routine du matin est préparée, moins il y aura de stress au réveil, observe notre intervenante. Cela avantage tout le monde, car il est plus agréable de se quitter ainsi plutôt que fâché parce qu'on a perdu dix minutes avant de quitter la maison.»
Préparer la tenue du jour:
Ainsi conseille-t-elle, en premier lieu, de préparer les vêtements des plus jeunes à l'avance: «Cela leur montre que l’adulte a suffisamment confiance en eux pour les laisser faire tout seuls, ce qui les sécurise. Ils peuvent ainsi prévoir ce qu'il se passera ensuite et savent combien de tâches il leur reste à accomplir avant de partir pour l'école.» Dans la même idée, Sandie Ackermann conseille de placer une paire de chaussures facilement identifiable devant la porte, afin d'éviter les dilemmes de dernière minute qui retardent le départ.
Offrir des choix:
On peut renforcer ce sentiment d'indépendance et de confiance en insérant plusieurs choix dans la routine matinale de l'enfant: «Tout cela pourra lui sembler plus acceptable. On peut choisir les vêtements ensemble, la veille, ou encore lui proposer des options de petit-déjeuner.»
Alterner les tâches et les récompenses:
Pour éviter que chaque matin se transforme en enchaînement de corvées, la psychologue propose d'alterner les tâches agréables (comme un repas familial) et les obligations moins amusantes (comme le fait de s'habiller ou de se laver les dents): «L'habitude de prendre un petit-déjeuner ensemble et de se raconter une anecdote rigolote, par exemple, motivera l’enfant à s’habiller plus rapidement avant, explique-t-elle. Tout cela doit être pensé en fonction de son enfant, de ses habitudes et de son caractère. C’est un moment de transition pour la suite de sa journée, ainsi que pour celle des parents: plus elle est agréable, meilleure sera la journée.»
Laisser une marge de temps:
Or, malgré toutes les bonnes intentions possibles, certaines matinées s'avèreront invariablement plus pénibles: «Il est important de prévoir une petite marge, au cas où le réveil est plus difficile», recommande notre experte.
La routine post-école
Ça y est, vous avez survécu à la routine matinale et déposé toute l'équipe devant la porte de l'école sans la moindre seconde de retard! La prochaine étape consistera à récupérer vos petits écoliers, épuisés, bouleversés ou bondissants d'énergie:
Une activité qui défoule:
Si vos enfants sont très actifs et semblent montés sur ressorts à leur sortie des classes, Sandie Ackermann conseille de proposer un tour à vélo ou un petit moment sportif avant le repas, afin de les aider à extérioriser toute cette énergie.
Un moment calme:
Une autre possibilité est d'encourager la relaxation: «Le bain est toujours une bonne option pour qu’un enfant se détende, poursuit la psychologue. Un moment consacré à un jeu de société peut aussi s'avérer pertinent pour recentrer un enfant dispersé.»
Une transition avant les devoirs:
Pour les écoliers qui rentrent chez eux avec des listes de verbes à apprendre ou des problèmes de maths à résoudre, notre experte constate que les routines stables sont d'autant plus importantes, surtout pour les enfants qui peinent à faire leurs devoirs: «Le fait de créer une transition entre la sortie de l’école et le moment des devoirs, en rentrant à pied ou à vélo par exemple, permettra à l'enfant d'être plus disponible pour ses leçons.»
Une récompense post-devoirs:
En prenant l'habitude de laisser l'enfant vaquer à des occupations qu'il apprécie une fois tous les cahiers refermés, on peut également faciliter l'instant pénible de s'y mettre: «Il sait alors qu'il pourra se lancer dans un jeu ou sortir avec ses amis une fois que ses leçons seront faites, ce qui le motivera à les terminer, pointe Sandie Ackermann. Une routine positive et ludique qui intervient lorsque l’enfant a terminé ce qu’il doit faire permet de renforcer le comportement et constitue une façon de le féliciter.»
La routine du soir
Une étude parue en 2019 dans «Sleep Medicine Reviews» soulignait qu'une routine du soir bien établie permet peut favoriser un sommeil de qualité et renforcer le bien-être, dans la petite enfance. Encore une bonne raison d'instaurer quelques habitudes simples qui, chaque soir, tendront un piège irrésistible au Marchand de sable!
«Les routines du soir apportent les mêmes bénéfices que les routines du matin, confirme notre intervenante. Selon l’âge, il conviendra de ne pas en instaurer trop, sinon elles n’auront plus l’effet escompté. Mais l'habitude de débarrasser la table, de mettre son pyjama et de se laver les dents sont des routines rapidement possibles, dès l’entrée à l’école, qui peuvent être ponctuées par un moment agréable.» Pour la psychologue, cela aide l'enfant à se préparer tranquillement à cette seconde séparation qu'est le sommeil.
La discussion du souper:
«Rien de tel que la discussion du repas du soir pour débriefer de la journée et permettre de
répondre aux éventuelles craintes de l’enfant avant d’aller dormir», estime Sandie Ackermann. En famille, une fois les devoirs faits, on se débarrasse alors de toute source potentielle de ruminations nocturnes.
Un moment de réconfort:
Sans oublier l'aspect réconfortant des habitudes qu'on retrouve de manière irréductible, peu importe ce qu'on a pu vivre durant la journée: «Il est important de finir sur quelque chose de positif, comme une chanson, une devinette ou un moment câlin, ajoute la psychologue. Cela permet de se réjouir de ces moments de la journée.» Un exemple typique est évidemment la petite histoire du soir, racontée aux plus petits, qui leur permet de s'endormir plus facilement. Un joyeux happy end... et on recommence tout le lendemain!