Les rangées de bouées et d'anti-moustiques cèdent déjà leur place aux collections de cahiers, trousses et feutres à tête de koala ou de paresseux. Le parfum de la crème solaire sera bientôt remplacé par celui du papier flambant neuf, qu'on se hâtera d'acheter avant le lundi 19 août, jour de la rentrée scolaire dans de nombreux cantons. Que cette perspective annuelle vous réjouisse ou vous dépite, une chose est sûre: la rentrée peut invoquer un attirail d'inconnues et d'interrogations intimidantes pour les plus jeunes.
Mes nouveaux enseignants seront-ils gentils? Qui sera assis à côté de moi en classe? Vais-je me faire des amis rapidement? Ces questions sont d'autant plus pesantes dans les contextes de transition, tels qu'un changement de classe ou d'établissement scolaire. Alors qu'un tiers des jeunes et des enfants suisses est régulièrement confronté à un stress élevé, d'après un rapport de Pro Juventute, une petite recherche américaine réalisée en 2023 a souligné que 87% des parents et des enfants âgés de moins de 18 ans rapportent un pic angoisse liée à la rentrée.
Si vous vous reconnaissez, voici quelques pistes pour aider les plus jeunes à se détendre, avant cette importante journée. Or, si l'angoisse de votre enfant semble s'intensifier et s'inscrit dans la durée, n'hésitez jamais à demander le soutien d'un ou d'une thérapeute ou d'en parler au corps enseignant, afin de mettre en place des solutions concrètes.
Encore faut-il savoir reconnaître les signes d'angoisse chez les plus jeunes, notamment chez ceux et celles qui tendent à refouler leurs émotions. Ainsi que nous l'expliquait Laurence Bagnoud-Roth, psychologue et psychothérapeute, co-fondatrice du centre de consultations Therapea, les signaux d'alerte sont plutôt facilement observables: il convient de rester très attentif aux changements de comportement soudains et aux silences habituels: «Si un enfant ou un ado est habituellement jovial et expressif, mais qu’il ou elle cesse tout d’un coup de parler, mange moins ou peine à dormir, on peut en déduire qu’il se passe peut-être quelque chose», soulignait-elle dans notre article consacré à la communication en famille.
Les experts de la célèbre plateforme de méditation «Calm» ajoutent par ailleurs que des signes plus subtils, tels que des plaintes concernant des maux de ventre, des difficultés à se séparer de la maison ou des parents, des sautes d'humeur inhabituelles ou encore une perte d'appétit doivent aussi vous alerter et vous encourager à ouvrir le dialogue.
Encore faut-il savoir reconnaître les signes d'angoisse chez les plus jeunes, notamment chez ceux et celles qui tendent à refouler leurs émotions. Ainsi que nous l'expliquait Laurence Bagnoud-Roth, psychologue et psychothérapeute, co-fondatrice du centre de consultations Therapea, les signaux d'alerte sont plutôt facilement observables: il convient de rester très attentif aux changements de comportement soudains et aux silences habituels: «Si un enfant ou un ado est habituellement jovial et expressif, mais qu’il ou elle cesse tout d’un coup de parler, mange moins ou peine à dormir, on peut en déduire qu’il se passe peut-être quelque chose», soulignait-elle dans notre article consacré à la communication en famille.
Les experts de la célèbre plateforme de méditation «Calm» ajoutent par ailleurs que des signes plus subtils, tels que des plaintes concernant des maux de ventre, des difficultés à se séparer de la maison ou des parents, des sautes d'humeur inhabituelles ou encore une perte d'appétit doivent aussi vous alerter et vous encourager à ouvrir le dialogue.
Valider ses émotions
Auprès du «New York Times», la psychologue américaine Mary Alvord, spécialisée dans les troubles anxieux chez les jeunes, recommande aux parents de reconnaître les émotions difficiles de leurs enfants, en déclarant, par exemple: «Je sais que c'est dur en ce moment, que tu es bien à la maison, qu'il y a plein de choses que tu ne sais pas encore sur le jour de la rentrée, que tu ne connais pas encore les enfants, ni les enseignants... Et bien sûr, ça peut faire peur.»
Une fois ces inquiétudes nommées et normalisées, l'experte conseille de basculer vers un discours empreint de positivité, afin d'encourager les plus jeunes à changer de perspective: on peut par exemple leur assurer «Mais je sais que tu peux très bien y arriver, nous allons réfléchir ensemble à des manières de t'aider».
Mary Alvord estime par ailleurs qu'il peut être bénéfique de reconnaître nos propres angoisses d'adulte, face aux craintes de nos enfants, en les admettant à haute voix: «Parfois, moi aussi, je me sens nerveux quand je dois démarrer quelque chose de nouveau, mais dans ce genre de moment, j'essaie de m'arrêter pour respirer et me calmer. Ensuite, ça va mieux!»
Lui rappeler que tout ira mieux très vite
Bien qu'elles puissent sembler suffisamment puissantes pour ne jamais s'estomper, les émotions pénibles liées au changement s'évanouissent plutôt vite, après les premiers jours d'école, lorsque l'environnement paraît moins austère: «L'anxiété prend souvent racine dans la crainte de l'inconnu et s'apaise généralement une fois que l'enfant s'est familiarisé avec l'école, note la psychothérapeute Heidi Soholt auprès du journal britannique 'Independent'. Il peut être utile d'expliquer cela à votre enfant, peut-être en proposant des exemples personnels, afin de lui faire comprendre que l'angoisse peut monter en flèche avant de redescendre dès que la nouveauté s'amenuise.»
Lui apprendre la pleine conscience
Il n'est jamais trop tôt pour développer certains outils de relaxation, dont la respiration consciente, très efficace pour réduire l'anxiété et le stress. Ces techniques apparaîtront comme des armes secrètes contre la peur, à dégainer n'importe quand, en cas de besoin: «L'idée est de vous mettre à la place de votre enfant, d'imaginer ce qu'il ou elle peut ressentir à l'approche de la rentrée, et de proposer une technique susceptible de l'aider à gérer ces émotions», explique Mary Louise Hemmeter, professeure d'éducation à l'Université de Vanderbilt, toujours auprès du «New York Times».
Si vous ne connaissez pas ces techniques et ne savez pas où commencer, sachez que plusieurs applications, dont «Petit Bambou» et «Calm» proposent des vidéos et exercices de relaxation spécialement conçus pour les enfants, parfois centrés autour de personnages de dessin animés ou de petites histoires réconfortantes. Une fois la technique de base apprise, on peut simplement leur rappeler de «respirer comme Pat Patrouille» ou «comme le serpent» dès qu'ils se sentent stressés durant la première journée de cours.
Garder une attitude positive
Dans une marche-à-suivre spécialement dédiée à la rentrée, les experts de l'application «Calm» proposent en outre de relativiser les objectifs du jour-J. Le but n'est pas de briller dès les premirèes minutes, de charmer un arsenal de nouveaux amis et de trouver son chemin dans les couloirs avec l'agilité d'un labrador ayant flairé une saucisse Knacki: «Rappelez à votre enfant que tout le monde fait des erreurs, que personne n'est parfait et que le plus important est de faire des efforts et d'apprendre», recommande la plateforme.
De même, les conversations concernant la rentrée peuvent s'avérer très légères et optimistes, dans le but de renforcer des idées et projections positives: «Parlez surtout des côtés amusants de l'école, comme le fait de retrouver ses camarades ou la possibilité d'apprendre une multitude de nouvelles choses, poursuivent les experts de 'Calm'. Une perspective positive peut aider les enfants à se focaliser sur les aspects réjouissants de la rentrée, plutôt que sur leurs inquiétudes.» À l'instar de nos propres angoisses, on peut aussi partager des souvenirs de nos années d'école, afin d'alléger un peu l'atmosphère et dédramatiser la situation.
Faire des préparatifs un moment joyeux
Le choix de la tenue ou d'un jouet favori à glisser dans le sac, la vérification de toutes les fournitures, la décoration d'un classeur spécial... Pour Heidi Soholt, il est toujours une bonne idée de proposer aux enfants de participer à l'organisation de ce premier jour tant attendu, afin qu'ils et elles se sentent inclus et déjà un peu habitués à l'idée de ce nouveau début: «L'appréhension est souvent liée au changement et peut s'apaiser si vous évoquez les préparatifs ensemble», indique-t-elle au «Independent».
Si l'enfant le souhaite, on peut par exemple visiter rapidement l'extérieur de l'école avant la rentrée, identifier l'endroit où les écoliers sont déposés, organiser des rencontres avec d'autres élèves si possible ou proposer de discuter avec l'enseignant le premier jour.
Éviter de parler constamment de l'école
Difficile d'esquiver complètement le sujet, surtout lorsque les listes de fournitures scolaires aimantées sur le frigo deviennent urgentes et que les routines quotidiennes doivent être progressivement réadaptées aux horaires scolaires. Or, dans les jours et les heures qui précèdent la rentrée, Ann Densmore, psychologue de l'éducation, estime qu'il vaut mieux ne pas laisser ce thème monopoliser toutes les conversations: «S'ils entendent parler de la rentrée sans arrêt, les enfants risquent d'y penser tout le temps», estime-t-elle, dans les colonnes du «New York Times».
Or, l'experte précise que chaque petit écolier est différent: certains jeunes auront naturellement besoin de beaucoup en parler ou de se préparer au maximum, tandis que d'autres préféreront ne pas trop y penser, afin de profiter des vacances jusqu'au bout.
Dans tous les cas, la veille, une fois l'école visitée et les fournitures rassemblées, il peut être bénéfique de passer une soirée calme, de parler d'autre chose et, en cas de stress, d'assurer aux enfants qu'ils sont tout à fait capables de relever ce défi: «Rappelez-leur d'autres situations intimidantes qu'ils ont très bien gérées», conseille Heidi Soholt, toujours auprès du «Independent». Bonne rentrée à toutes et tous!