C’est une nouvelle qui ne met pas l’eau à la bouche. Certains filets de poissons, que l’on peut acheter dans les commerces romands, contiennent de l’eau ajoutée! C’est ce que révèle un test effectué par l’émission A Bon Entendeur de la «RTS». Et les chiffres sont impressionnants: le liquide peut représenter plus de 40% du poids des filets. «Là, clairement, on paie au prix du poisson une bonne quantité d’eau», réagit Yann Berger, chimiste cantonal neuchâtelois interrogé par A Bon Entendeur.
La technique, appelée «trempage» consiste à ajouter de l’eau directement à l’intérieur de la chair avant de congeler le poisson, soit en le trempant soit en lui injectant le liquide. L’industrie de la pêche y recourt régulièrement. Pour retenir l’eau dans le poisson, il est parfois nécessaire d’ajouter des additifs, rappelle l’émission romande. Ce processus «n’est pas interdit, mais cela doit être clairement mentionné dans la composition du produit», souligne le spécialiste.
Il y a anguille sous roche
Dans cinq échantillons de poissons sur vingt, une présence d’eau ajoutée non conforme a été détectée par le laboratoire mandaté par la «RTS»:
- Saumon du pacifique de Aldi (14.76 CHF/kg)
- Pangasius de la Migros (8.89 CHF/kg)
- Morue de Fresca Alima, Fribourg (9.26 CHF/kg)
- Pangasius du petit marché de Cour, Lausanne (8.69 CHF/kg)
- Pangasius de Thu Hang, Genève (9.38 CHF/kg)
Les trois premiers filets de la liste contiennent de l’eau ajoutée, mais sans que cela soit indiqué sur l’emballage. Les deux derniers échantillons de Pangasius contiennent des quantités d’eau supérieures à ce qui est mentionné: 40% à la place de 9% pour le poisson du petit marché de Cour, et 46% à la place de 20% pour celui de Thu Hang.
Un problème de poids
Mais ce n’est pas le seul problème que le test a révélé: pour huit échantillons sur vingt, le poids de poisson était inférieur de plusieurs grammes à l’indication sur l’emballage. C’est notamment les filets de cabillauds de Lidl et Aldi qui sont concernés, avec une variation proche de 10%. Une marge de tolérance de 3% est généralement acceptée pour ce type de produits, mais les mesures officielles se font sur plusieurs échantillons. Seule la moyenne doit respecter la loi, précise le chimiste cantonal neuchâtelois.
Cette différence de poids est notamment due au «glaçage», qui sert à la conservation du poisson. Une technique qui rend donc service au client à condition que le poids de l’eau soit soustrait lors de l’emballage.
Lors de vos achats, il est donc utile de lire attentivement l’emballage. Ne laissons pas les distributeurs noyer le poisson!