Suspectés d'être mauvais pour la santé, les aliments ultra-transformés sont sous la loupe des scientifiques, qui essaient de comprendre comment ils agissent. Derrière cette appellation se cachent des dizaines de types d'aliments très différents, des saucissons aux céréales de petit-déjeuner en passant par certains pains industriels. Une véritable salade composée, dont certains ingrédients sont plus néfastes que d'autres, ce qui complique la tache des scientifiques.
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Une équipe de médecins de l'école de santé publique de l'université Harvard a tenté de mieux évaluer l'impact sur la santé cardiovasculaire de ces aliments qui constituent en moyenne 31% de l'apport énergétique journalier des adultes en Suisse (14% en France, et jusqu'à 60% aux Etats-Unis).
Leurs résultats, publiés cette semaine dans la revue médicale «The Lancet» et rapportés dans le «New York Times», sont sans appel: le sucre et les charcuteries sont les pires. Inquiétant, tant ces produits sont consommés en masse - y compris en Suisse où l'on mangeait 44 grammes de viande transformée par jour en moyenne (chiffres 2015).
Risque accru de maladie coronaires
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont examiné si la consommation de produits ultra-transformés était associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Ils ont d'abord évalué la proportion d'aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire de personnes volontaires. Pour ce faire, ils ont épluché leurs réponses à des questionnaires, envoyées à intervalles réguliers, concernant leurs habitudes alimentaires. Puis ils ont croisé ces résultats avec les données de survenue de maladies. Avec plus de 205'000 personnes enrôlées depuis les années 1980, il s'agit d'un corpus de données très solides.
Verdict: comparées à celles qui ont un régime plus sain, les personnes qui mangent le plus de ces produits ont un risque accru de 11%, et de 16% pour les maladies coronaires. Le risque d'accident vasculaire cérébral est également plus important, sans être significatif.
Les chercheurs ont ensuite déterminé si certaines catégories d'aliments ultra-transformés étaient plus fortement associées à ces maladies. En les classant en dix familles, deux coupables ressortent nettement: les boissons sucrées telles que les sodas et les boissons au café, et la viande transformée (autrement dit la charcuterie, les saucisses). A l'inverse, certaines catégories (céréales de petit-déjeuner, yogourts aromatisés, crackers, entre autres) sont associées à une diminution du risque de maladie cardio-vasculaire.
Plus accablant, en excluant boissons sucrées et viandes transformées de leurs données, les scientifiques ont constaté que la plupart du risque associé aux aliments ultra-transformés disparaît, note le quotidien américain.
«Les viandes transformées et les boissons sucrées ont toujours été associées à des problèmes de santé, de sorte que la réduction ou l'élimination de ces denrées de votre régime alimentaire devrait être une priorité», conclut le journal.