Marre de perdre des heures dans les bouchons de l’A9 les vendredis et dimanches soir pour aller et revenir du Valais? Il y a peut-être une solution. Quittez l’autoroute à Bex pour aller casser la croûte au restaurant La Mine.
Si le cadre extérieur du lieu n’est pas franchement idyllique – en plein dans une zone commerciale avec pour voisins un fitness, un magasin de skis et un centre de… lancer de haches – il suffit de passer la porte pour avoir envie de s’attabler. Au programme: des plats gourmands, largement articulés autour de la viande, et de bonnes bières fraîches brassées sur place. A boire avec modération: il ne s’agit pas de se mettre une mine.
Séparée en deux parties par une immense baie vitrée, cette halle industrielle entièrement réhabilitée distribue à bâbord une brasserie flambant neuve et ses cuves rutilantes, et à tribord, une salle de resto divisée en plusieurs espaces.
Côté ambiance, on est sur un large bar, une mezzanine, des tables de bois brut et des canapés moelleux plutôt cosy et propices à la détente. D’autant plus que l’équipe de service est du genre sympa et pédagogue quand il s’agit de renseigner sur les breuvages effervescents produits ici. L’espace accueille aussi des concerts et des soirées à thème.
Carte resserrée, produits du coin
Ouvert en septembre 2022 après plus de deux ans de cogitations puis de conception, ce lieu hybride, qui mixe donc espace de production et point de restauration, est l’émanation d’une coopérative brassicole née en 2016. Quand, à l’époque, quelques amis fans de bonnes binouzes décident de brasser autre chose que de l’air et d’aller au charbon pour donner vie à leur propre production au numéro cinq de la route des Mines de Sel (adresse qui a donné son nom à la marque).
Profitant d’un marché de la bière artisanale en pleine expansion, et contraints de quitter un lieu devenu trop exigu pour faire face à la demande, la Brasserie La Mine a pris ses quartiers dans son adresse actuelle qui lui permet de produire entre 150'000 et 200'000 litres de bière par année.
Côté restauration, c’est à Victor Bavaud que l’on doit une carte resserrée autour de bons produits de la région cuisinés dans l’esprit brasserie. Originaire de Gryon (VD), où il possède aussi le réputé Café des Alpes, ce pro de la cuisine propose une carte de plats fixes, plus une suggestion de saison et des assiettes du jour les midis.
C'est bien servi
Lors de ma visite, à l’occasion d’une soirée entre copains pendant les relâches, j’ai opté pour un plat mijoté comme je les aime: un ragoût de bœuf à la bière (à 35 francs) accompagné d’une purée de pommes de terre maison, avec sa viande fondante et sa sauce onctueuse relevée par la sucrosité de la bière.
Autour de moi, on avait visiblement aussi des envies de protéines. Mon voisin d’en face, chirurgien orthopédiste de son état, s’est régalé d’un généreux os à moelle persillé et rehaussé de fleur de sel de Bex (à 14 francs). Il a aimé et ça n'a pas eu trop l’air de lui rappeler le boulot.
Le tartare de bœuf de la Boucherie chablaisienne à Bex (à 34 francs), aussi sur la table, tendre et bien assaisonné, est servi accompagné de larges frites fraîches. Quant aux ris de veau croustillants aux morilles, eux aussi garnis d’une mousseline, ils n'ont pas fait long feu dans l’assiette de ma voisine de droite.
Et pas de panique pour ceux qui ne mangent pas de viande! Le risotto de pâtes aux champignons (à 28 francs) et son émulsion de fromage de chèvre et le ceviche de loup de mer, agrumes et menthe (à 34 francs) avaient l’air, eux aussi, délicieux et bien servis.
Bières en pagaille
Côté boissons, toute la tablée a logiquement opté pour des bières, à choisir parmi sept propositions fixes, quelques éphémères de saison et deux bières d’exception vieillies en fût dans les mines de sel. Toutes sont accompagnées de leur IBU, soit leur indice d’amertume. Mon Hermine, une weissbier au nez subtil de banane, a parfaitement comblé mon envie de légèreté (8,50 francs la grande).
La brasserie, en pleine expansion, qui développe aussi des bières sur mesure pour d’autres lieux, a choisi d’articuler le nom de ses bouteilles autour du mot mine. Un choix qui, pour trois d'entre elles, n’a pas plu au chimiste cantonal qui leur a rappelé que «les indications se référant d’une quelconque manière à la santé sont interdites dans le cas des boissons alcooliques».
Résultat, et on vous le dévoile en exclu, la Vitamine, la Minérale et la Dopamine seront dès le printemps respectivement renommées Minimale, Mineuse et Benjamine. Ils n'allaient pas se laisser miner le moral!
Brasserie et restaurant La Mine
Route de Massongex 4, Bex