Qu'est-ce qui ne va pas avec notre argent liquide? Ces derniers mois, les grosses coupures – c'est-à-dire les billets de 100, 200 et 1000 francs – ont été rendues en masse. Un recul aussi important et persistant sur plusieurs mois ne s'était pas produit depuis le début du millénaire, comme l'écrivent les journaux du groupe Tamedia ce lundi.
Concrètement, il y a aujourd'hui un quart de billets de mille francs de moins en circulation qu'en mai 2022. A l'époque, les Suisses en possédaient encore plus de 50 millions. Aujourd'hui, ils sont moins de 40 millions. Une baisse de 13 millions de billets!
Quelles en sont les raisons?
Le billet de mille est le billet de banque le plus précieux au monde: il est donc logiquement très convoité. Depuis la crise financière, le nombre de billets de 1000 en circulation a plus que doublé pour atteindre plus de 50 millions d'unités. Une dynamique qui n'a été freiné que par la suppression des taux d'intérêt négatifs, laquelle a engendré une restitution de cash à grande échelle à la Banque nationale suisse (BNS).
Mais pourquoi les Suisses rendent-ils leur(s) billet(s) de 1000 à la BNS? La raison principale est la hausse des taux d'intérêt. Celui qui a beaucoup de billets de mille dans son porte-monnaie se prive de rendements sur des placements comme les actions ou les obligations. A cela s'ajoutent les frais de conservation et de sécurité.
La carte de débit est un atout
Mais la tendance à payer avec des cartes et des applications s'est également accélérée depuis la pandémie. En 2023, la carte de débit est devenue le principal moyen de paiement en Suisse, devant l'argent liquide. En 2022, l'argent liquide – stimulé par la pandémie de Covid – avait fait un bref retour en force, détrônant la carte de débit de la première place après deux ans. Mais pour la première fois depuis la pandémie, le nombre de paiements en espèces a de nouveau sensiblement diminué (-3,2 %).
Les paiements en espèces représentent encore un quart de toutes les transactions. Le leader, la carte de débit, arrive à 29,3% en 2023. En troisième position, on trouve les appareils mobiles comme le téléphone portable, la tablette ou la montre intelligente avec 23,3%, comme le montre un classement publié en février par la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) et l'Université de St-Gall.