Petites caméras planquées près des distributeurs de billets, mots de passe récupérés illégalement grâce à une technique appelée «phishing»... Lorsqu'il s'agit de se procurer des données de cartes ou des accès à des comptes, les escrocs ne manquent pas de créativité.
Andreas Barfuss, ombudsman (défenseur des droits) des banques suisses, fait état d'une «augmentation des cas d'escroquerie» depuis plusieurs années.
Rien qu'en 2022, Andreas Barfuss a clôturé 2006 cas d'escroquerie, soit 4% de plus que l'année précédente. Souvent, les escroqueries concernaient les piratages de compte. Une autre grande partie concernait les cartes de crédit et de débit.
Attention à la vente sur Internet
On peut être victime d'une escroquerie non seulement lorsque l'on achète, mais aussi lorsque l'on vend sur des plateformes en ligne. En effet, grâce à leurs astuces, les escrocs poussent les vendeurs ou vendeuses à publier les données de leur carte de crédit. Andreas Barfuss rapporte ainsi le cas d'une cliente qui avait mis une annonce pour un lit sur une plateforme de vente en ligne connue. Devant l'insistance d'un prétendu acheteur, elle a saisi les données de sa carte de crédit sur un faux site internet de la Poste. Les escrocs ont ensuite réussi à effectuer deux transactions d'un montant total d'environ 900 francs et à débiter la carte de la vendeuse.
Problème: la victime avait autorisé les paiements au moyen d'un code sur son téléphone portable. Bien que la fraude ait été découverte immédiatement, les débits n'ont pas pu être annulés.
Les banques et les émetteurs de cartes ne sont que rarement responsables
Souvent, le préjudice financier est important. Et ce sont généralement les clients qui en font les frais. Car d'un point de vue juridique, les banques sont rarement responsables des préjudices subis. «Le règlement des dommages incombe donc toujours aux mauvaises personnes. Soit l'émetteur de la carte, qui ne peut généralement pas être tenu responsable en raison des dispositions contractuelles, soit la personne lésée, ce qui est parfois vécu comme un traumatisme par les victimes», explique Andreas Barfuss.
Dans de tels cas, les services de l'ombudsman reçoivent chaque jour des messages de clients mécontents ou inquiets. Dans 170 cas, il a pu proposer des solutions concrètes, qui ont été appliquées par les banques dans 95% des cas.