Quand notre panier est plein, on a qu'une envie: finaliser notre commande et payer rapidement pour se faire livrer au plus vite (et faire passer la douloureuse plus facilement). Mais les achats en ligne demandent souvent la saisie d'un long numéro de carte à 16 chiffres qui prend des plombes. De quoi décourager la plupart d'entre nous à passer à la caisse. Selon une enquête d'Euromonitor, 44% des interruptions d'achat sont dues à des problèmes de paiement.
Mais avec Click to Pay, faire son shopping sur Internet n'a jamais été aussi facile et rapide. Les services Visa et Mastercard utilisent déjà cette technologie. Santosh Ritter, directeur suisse de Visa, compare ce nouveau moyen de paiement au paiement sans contact dans les magasins.
Focalisation sur les petites boutiques en ligne
Click to Pay est désormais disponible dans plus de 7000 boutiques en ligne suisses. Jusqu'à présent, ce mode de paiement n'était pas très répandu. Mais petit à petit, de nombreuses enseignes suisses ont craqué: le fabricant de snacks Zweifel, la plateforme automobile Carvolution, des milliers d'autres boutiques en ligne de petite et moyenne taille... tous l'adoptent!
Le service fonctionne avec Visa qui collabore avec le prestataire de services de paiement Payrexx. Click to Pay fonctionne aussi avec Mastercard.
«Nous nous sommes délibérément concentrés sur les petites boutiques en ligne, car les clients y passent plus souvent des commandes en tant qu'invités», explique Santosh Ritter dans un entretien avec Blick. Dans les grandes boutiques en ligne, de nombreux clients ont un compte ou leur carte déjà enregistrée. Dans les mois à venir, plusieurs milliers de vendeurs devraient encore suivre. «Nous sommes en train de convaincre des entreprises plus importantes», poursuit le directeur.
Comment fonctionne Click to Pay?
- Les clients doivent s'inscrire une seule fois, par exemple via le site Internet de Visa ou Mastercard. Cela est valable pour la carte de débit et la carte de crédit.
- Si le client passe une commande dans la boutique en ligne, Click to Pay apparaît comme mode de paiement à choix. L'utilisateur est alors reconnu par son adresse e-mail. Celui-ci n'a alors plus rien à faire, si ce n'est finaliser la commande. Cette dernière est possible aussi bien en tant qu'invité qu'avec un compte client.
- Une authentification pourrait devenir nécessaire, mais elle ne se fera qu'à partir de l'été 2024 de manière biométrique par empreinte digitale ou Face-ID.
Les clients n'auront donc plus besoin de remplir des champs de formulaire à rallonge ni de taper des numéros de carte sans fin. Mais l'automatisation ne fait pas tout: «Nous travaillons à ce que l'adresse de livraison soit également saisie automatiquement à l'avenir», explique Santosh Ritter.
De plus, chaque paiement est tokenisé – autrement dit, «le commerçant ne reçoit pas le numéro de la carte comme jusqu'à présent. Seul le montant est validé», explique Jean-Claude Frick, expert numérique chez Comparis. Les données de la carte sont donc gardées anonymes. En cas de piratage, les escrocs n'ont donc rien à se mettre sous la dent.
Un moyen de paiement sécurisé?
Un moyen de paiement prometteur, mais est-il pour autant fiable? Pour Jean-Claude Frick, cela ne fait pas de doute: «Click to Pay est plus sûr. Les numéros de carte de débit et de crédit sont des données très sensibles. Moins on doit les indiquer, mieux c'est», explique l'expert. Apple ou Samsung Pay fonctionnent avec le même système. Si l'on indique directement le numéro de carte ou si on l'a même enregistré dans un compte client, le risque augmente.
Pour l'expert, la nouvelle méthode de paiement présente de nombreux avantages: «Je pars du principe que Click to Pay s'imposera dans les boutiques en ligne davantage encore que Twint.» Car contrairement au moyen de paiement préféré des jeunes, cette technologie vise à être introduite dans le monde entier. Si Click to Pay venait à continuer son ascension, il pourrait permettre d'effectuer des achats dans des boutiques en ligne du monde entier.
S'il devait toutefois citer un inconvénient, Jean-Claude Frick n'en citerait qu'un: «La réticence à acheter quelque chose sur Internet sera encore plus faible.» Dommage pour notre porte-monnaie!