Une étude de la Banque centrale européenne (BCE) est arrivée à la conclusion que la hausse des taux d'intérêt des banques centrales ralentissait la construction de logements, a rapporté l'agence de presse Reuters. Et ce dans toute la zone euro, et également en Suisse.
En effet, avec la hausse taux d'intérêt, on investit moins dans de nouveaux logements, car les perspectives de bénéfices à long terme diminuent.
En Suisse, le nombre de constructions neuves a par conséquent chuté au fil des ans. Et ce, malgré un besoin urgent de logements.
Sur la crise du logement en Suisse
La BCE précise également que les effets de ces hausses s'accentueront probablement avec le temps et se feront ressentir plus tard, car la politique monétaire agit avec un certain décalage.
Selon l'étude de la BCE, une hausse d'un point de pourcentage des taux d'intérêt à court terme entraînerait ainsi une baisse d'environ 5% des investissements dans la construction après trois ans. Aux États-Unis, l'impact sur les investissements dans la construction est même de -8 %.
Les répercussions pourraient être énormes
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Banque nationale suisse (BNS) a relevé son taux directeur de -0,75% à 1,5%. Cela représente une augmentation de 2,25 points de pourcentage! Si le modèle de calcul de la BCE est exact, les activités de construction pourraient ainsi reculer de plus de 10% en trois ans environ.
La BNS a déjà relevé les taux d'intérêt à quatre reprises afin de lutter contre l'inflation. Cette dernière était de 2,6% en avril en Suisse.
De nouvelles hausses de taux sont attendues
Le 22 juin, la BNS décidera si elle relèvera à nouveau les taux d'intérêt. Actuellement, le taux directeur est de 1,5%. La Banque cantonale de Schwytz s'attend à ce que la BNS augmente encore les taux. Le portail financier Vermögenszentrum.ch s'attend également à une nouvelle hausse. Les acteurs du marché estiment que le pic des taux d'intérêt sera atteint en décembre 2023, à environ 2%.
La directrice de la BCE, Christine Lagarde, a également indiqué qu'une fin des augmentations n'est probablement pas encore en vue.