Vous le ressentez, ce blues de janvier? Cette poigne de glace, auréolée de grisaille, qui semble barrer notre chemin jusqu'au printemps? Nous aussi. Alors, plus que jamais, la rubrique Well pense à votre bien-être, votre confort douillet et votre santé. En d'autres termes, on voudrait vous envoyer du chocolat chaud au travers de l'écran que vous consultez en ce moment.
En attendant que les smartphones développement le pouvoir de transférer des douceurs cacaotées, nous répondons à vos questions santé, pour vous aider à prendre soin de vous. Jusqu'ici, dans notre format de «Boîte à bobos» nous avons par exemple découvert quels compléments alimentaires sont nécessaires en hiver, ou comment guérir plus rapidement d'un rhume.
N’hésitez pas à nous envoyer toutes vos interrogations via la box ci-dessous, par mail (blickwell@ringier.ch), via notre chaîne WhatsApp ou en message privé Instagram. Nous y répondrons à l’aide d’un ou d’une spécialiste de la santé, afin de vous apporter un maximum de solutions. Vos questions seront publiées anonymement sur Blick.
Question: Un entraînement en extérieur, quand il fait froid, nécessite-t-il plus de préparation?
Si vous êtes sensible au January blues, vous savez sans doute que l'activité physique constitue l'un des principaux boucliers contre la morosité saisonnière. Marcher, courir, danser, sautiller... n'importe quel type de mouvement peut avoir un effet protecteur, d'autant plus s'il nous permet de cueillir quelques rayons de soleil au passage!
Or, même en pleine période de redoux, les horaires de bureau nous forcent parfois à saisir nos chaussures de course à l'aube ou en toute fin de journée, quand l'obscurité invite sa meilleure amie: le froid. Si ce duo givré n'est pas une raison d'annuler nos séances de marche rapide, il requiert toutefois quelques ajustements:
«Le sport peut bien entendu aussi être effectué dans le froid, confirme le Dr. Philippe Tscholl, directeur du Swiss olympic medical center et médecin adjoint au Service de chirurgie orthopédique et traumatologie des HUG. Par contre, il faut prendre en compte que l'exposition au froid nécessite, tout comme l'exposition à la chaleur, une certaine phase de préparation et de climatisation.»
Afin de profiter d'un workout extérieur en toute sécurité, même lorsque chaque expiration provoque des volutes de buée, voici quelques recommandations:
La préparation
«De multiples systèmes organiques sont impactés par le froid, souligne le spécialiste. Parmi eux, on peut notamment citer les fonctions neuromusculaires, donc la coordination musculaire, mais aussi la tension neurocognitive. Cela signifie, que la vitesse à laquelle un muscle peut se contracter, ainsi que notre temps de réaction, peuvent être ralentis.»
En outre, le médecin rappelle que le froid, ainsi que le vent et l'humidité, augmentent la concentration d'oxygène, dans le but de maintenir la chaleur corporelle. «Il faudrait donc éviter effectue du sport dans le froid, si un des systèmes mentionnés ci-dessus est affaibli, ou en présente de signes de refroidissement, précise le Dr. Tscholl. En effet, l'air froid et assèche les voies aériennes et peut ainsi faciliter une infection.»
Pour cette raison, l'échauffement est très important! Ainsi que l'expliquait Mike Tipton, professeur de physiologie à l'Université de Portsmouth, auprès du Washington Post, une personne bien échauffée qui se lance directement dans un type d'exercice suffisamment intense pour augmenter sa température corporelle, ne devrait pas rencontrer de soucis liés au froid.»
La respiration
Le Dr. Tscholl conseille par ailleurs de ne pas s'adonner à des entraînements de haute intensité à l'extérieur lorsque températures chutent en dessous de zéro: ainsi, il vaut mieux favoriser une séance multidisciplinaire, afin de n'éviter de passer plusieurs heures de suite dans le froid.
«La respiration par le nez ou une protection de la bouche peuvent aussi représenter des alternatives, pour se protéger au maximum des effets de l'air froid» ajoute notre expert. Une étude parue en 2022 dans la revue «Current Sports Medicine Reports» relevait également l'importance de bien couvrir les zones vulnérables, dont les doigts et les orteils, en cas de grand froid.
La tenue adéquate
Ainsi, un choix de tenue judicieux permet de préserver au maximum la température interne, durant l'effort: la même étude américaine relevait notamment que le port de plusieurs couches de vêtements différentes permet d'esquiver une surchauffe potentielle durant l'activité: «Il arrive souvent que les sportifs commencent leur entraînement vêtus d'une couche dédiée au repos, ajoute le Washington Post. Cela peut les faire suer, puis provoquer des frissons, une fois qu'ils se mettent en mouvement.»
Le Dr. Tscholl conseille ensuite de changer nos vêtements directement après l'entraînement, afin de se réchauffer. «N'oublions pas que le sport réalisé par basses températures favorise tout autant la transpiration, bien que la sensation de soif puisse être diminuée», prévient-il.
Une récupération suffisante
Dans ce sens, une bonne hydratation reste essentielle, même si on n'en ressent pas le besoin, afin d'aider l'organisme à recharger ses batteries: «Le temps de récupération est hautement individuel, mais ne peut certainement pas être diminué par rapport à une activité sportive dans une température optimale entre 5 et 20 degrés», rappelle notre expert.
Voici toutefois quelques signes d'un refroidissement corporel trop important, cités par le média américain:
- Les frissons
- La perte de sensation ou la peau engourdie
- Une perte de coordination
- Une respiration sifflante ou une pression dans la poitrine
- Une tension musculaire
Si vous ressentez n'importe lequel de ces symptômes, c'est le moment d'aller vous réchauffer, les deux pieds sous une bouillotte!