«Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt»: cauchemar des amoureux de la couette, cette expression semble d'autant plus cruelle en hiver, lorsque le soleil ne daigne pointer le bout de son nez qu'après huit heures du matin et que les doigts de pieds congelés des dormeurs peinent à quitter le nid douillet.
Trend ultime des réseaux sociaux, les morning routines visent à adoucir la rigueur des matinées et à intégrer de bons réflexes dès le lever. Mais si matcha, jus de gingembre et yoga ne sont pas votre truc, pas de panique: il existe autant de routines qu'il existe d'individus et ce qui compte, c'est ce qui fonctionne pour vous. Pour vous inspirer tout en douceur, nous avons demandé à 11 personnalités suisses de nous livrer leurs habitudes matinales.
Antonio Hodgers
Avoir une routine, il en rêve! Papa de trois enfants, dont deux en bas âge, Antonio Hodgers, président du conseil d’État genevois (Les Vert-e-s) cale ses horaires de réveil sur ses tout-petits: «J’ai un super réveil à cassettes, mais je n’en ai jamais besoin. Ces derniers mois, ils me tirent du lit autour de cinq heures du matin.»
Et pour se mettre en forme, c’est chacun sa boisson: «On prend le café et le biberon sur le canapé. Si les enfants sont de bonne humeur et que j’ai un peu de tranquillité, je lis la presse sur ma tablette.» Ensuite, c’est tartines pour toute la tribu, puis direction la crèche et l’école. «En général, j’arrive à me mettre au boulot vers huit heures. J’aimerais bien faire une heure de sport par semaine, mais c’est compliqué», avoue le ministre en charge du département du territoire. Pas de répit le week-end, puisque ses enfants ne connaissent pas encore les joies de la grasse matinée.
Margaux Seydoux
La routine matinale de Margaux Seydoux, créatrice de contenu suisse, est gorgée de good vibes: après un réveil en douceur, réglé sur 7h30 ou assez tard pour qu’elle atteigne huit heures de sommeil, la jeune femme s’occupe de sa peau: double cleanse, skincare routine et crème solaire, ses habitudes rendraient heureux le plus exigeant des dermatologues. «Je ne veux pas avoir de rides, avoue-t-elle en riant. Je plaisante bien sûr, on passera tous par là, mais j’essaie de faire au mieux pour mon visage.»
Après une préparation toujours en musique, qu'elle écoute depuis une playlist spotify ou un vinyle, place au petit-déjeuner: un cappuccino ou un latte macchiato, accompagné d’œufs, d’un toast complet et de saumon avec du séré. Pour avoir de l’énergie, Margaux Seydoux mise sur un repas solide, aussi créatif que ses vidéos tutos sur les réseaux sociaux. «Ensuite, je me mets directement au travail. Je ne fais pas de sport le matin parce que je préfère aller au crossfit le soir.» Après avoir répondu à ses mails, la jeune femme se maquille puis se prépare à partir faire les courses pour sa journée et enchaîne sur ses tournages.
Valérie Dittli
Valérie Dittli a une routine qui va à l’essentiel: son réveil sonne à environ six heures du matin, puis elle enchaîne sur une quinzaine de minutes d’exercices ou de méditation. «Pour bien commencer la journée, j’aime aussi écouter des podcasts. Ce que j’évite absolument de faire, c’est de regarder mon téléphone. Je ne le prends même pas dans ma chambre.»
Au niveau du petit-déjeuner, c’est tout aussi raisonnable: «Je ne mange rien du tout jusqu'à midi. La seule chose que je m’accorde, c’est mon jus de gingembre et de citron pour purifier le système immunitaire.» Une douche, la radio pour écouter la matinale, puis des premiers appels depuis la maison: la ministre vaudoise des Finances (Le Centre) reste efficace, jusqu’au week-end où, si elle n’a pas de séances ou d’engagements, elle s’accorde des matinées plus détendues.
Mujinga Kambudji
«Je ne fais pas grand-chose de spécial le matin, d’ailleurs je prépare souvent toutes mes affaires la veille, pour pouvoir partir au plus vite!» rit Mujinga Kambundji en nous livrant une routine simple, effectuée en à peine plus de temps qu’il ne lui faut pour courir un 100 mètres.
La Suissesse la plus rapide de l’histoire se lève à 8h45. Le seul step incontournable de son quotidien? Son café, qu’elle aime préparer de A à Z, depuis la mouture des grains jusqu’à la dernière goutte de mousse qui couronne son cappuccino. Parfois, elle fait un peu de vélo chez elle avant de partir, histoire de «faire tourner les jambes». Un coup d’œil à la presse, à la météo, et la sprinteuse détale, direction l’entraînement du jour.
Petite douceur dans la semaine, son dimanche matin de congé: Mujinga Kambundji en profite pour… faire son café, qu’elle retourne boire au chaud sous la couette avec un bon livre.
Daniel Rosselat
Le directeur et fondateur du festival le plus populaire de Suisse romande règle son réveil à 6h30 et se lève avec la radio, généralement allumée sur La Première. Après un passage à la salle de bains et un petit-déjeuner classique composé de jus d’orange et de céréales, la partition de sa journée se joue dans les bureaux de Paléo, situés juste à côté de chez lui. Daniel Rosselat lit la presse, puis essaie d’être «simplement de bonne humeur toute la journée». Et nous, on trouve ça super.
Isabelle Chappuis
Le coq chante à 6h20 tous les matins de la semaine pour la conseillère nationale Isabelle Chappuis (Le Centre). Pour se lever du bon pied, pas de réponses à ses mails ou messages au saut du lit, mais un bref coup d’œil à son agenda pour s’assurer de ne manquer aucun rendez-vous. Après avoir réveillé ses enfants, elle se prépare en écoutant la radio: «Je mets la matinale ou l’émission Forum de la veille pour être sûre de ne louper aucune actualité à laquelle il faudrait que je réagisse», explique la parlementaire.
Vie de famille oblige, le petit-déjeuner du matin est consacré à l’organisation quotidienne: «On discute de qui fait quoi ce jour-là, d’où vont les enfants après l’école, de ce qui est prévu à midi. Nous sommes un couple qui travaille beaucoup et il est primordial de s’organiser en conséquence», confie-t-elle.
Son addiction du matin? «Classique, un café. J’y suis tellement accro que c’est devenu un gag dans notre famille, car je suis la seule à en boire.» La Tolochinoise parle également de son petit plaisir matinal, qu’elle considère comme un privilège: «Quel que soit le temps, qu’il vente, neige ou pleuve, j’accompagne mon fils à l’école. À l’aller, on parle de nos vies, c’est un moment précieux. Au retour, quand je suis seule, je passe un moment méditatif, grâce à la superbe vue que j’ai sur le lac au bout de mon chemin.» Le répit est de courte durée pour Isabelle Chappuis, puisque le travail commence vers 8h15, ou encore plus tôt si elle est en session.
Barthélémy Constantin
«Suivant le programme de ma journée, je me lève entre 7h30 et 8h30 du matin», nous livre Barth Constantin. Le directeur sportif du FC Sion travaille dès le réveil et avoue rarement décrocher: «Il y a toujours quelque chose à faire, j’ai constamment mon téléphone allumé. Dans des périodes de transferts, il peut se passer des choses à trois ou quatre heures du matin, et il faut être prêt.»
Il enchaîne avec une routine très saine: vélo, course ou renforcement musculaire pour se «mettre en jambes», puis jus de fruits pressé maison (!): «J’adore les jus carotte-gingembre-orange ou menthe-concombre-pomme verte.» Les habitudes de ce mordu de foot donneraient presque des complexes: «J’ai arrêté le café le matin, je bois du maté ou du matcha. Pour le petit déjeuner, c’est fruits ou tartines au miel.» Cerise sur le ballon, lorsqu’il voyage à l’étranger avec sa petite sœur, il se laisse tenter par les produits de skincare qu’elle lui conseille. En background, Barth Constantin écoute constamment de la musique, indispensable au bon déroulement de sa journée.
Samuel Bendahan
Samuel Bendahan nous avertit tout de suite: il n’est pas un homme d’habitudes et nous livrer sa morning routine sera de ce fait un peu compliqué. «Mon heure de réveil varie entre 5h et 8h du matin la semaine. Cela dépend de ma journée, de ma charge de travail et de mes séances du jour. En décembre, qui est un mois chargé par excellence, c’était plutôt entre 5 et 6 heures du matin.» Le conseiller national tient beaucoup à rester flexible, mais a quand même quelques rituels: en se réveillant, il commence toujours par vérifier son téléphone, puis prend un café et se prépare à partir travailler.
Discret sur sa vie privée, il nous confie néanmoins son amour du partage: «S’il y a une chose à laquelle je tiens, c’est à prendre le petit-déjeuner avec des gens lorsque c’est possible. Les moments sociaux d’échange sont pour moi très importants, et il m’arrive souvent d’attendre d’être arrivé à Berne pour manger ou prendre le café avec d’autres personnes.» Le co-président du groupe parlementaire socialiste mène également une revue de presse extensive, en particulier pendant les trajets: «J’écoute et regarde la RTS, screene la presse locale et nationale et certains articles de la presse internationale et je suis tout ce qui m’intéresse au fil de la journée. Dont Blick, évidemment!» glisse-t-il au passage.
Le week-end, il en profite pour se détendre, même si la politique vient souvent s’y immiscer. «Le groupe socialiste, mes fonctions, entreprises et engagements associatifs, l’université… ça fait beaucoup de choses avec lesquelles jongler, tout en souhaitant garder une vie équilibrée. Ce qui est important pour moi, c’est d’optimiser mon temps sans la contrainte des habitudes pour être le plus efficace et heureux possible.»
Marius Diserens
Au téléphone, Marius Diserens est honnête: «J’aimerais tellement être du matin, c’est mon but dans la vie. J’aimerais faire une heure de sport, boire un smoothie… Mais je suis un night owl et me réveiller tôt est tous les jours une souffrance.» Pourtant, tous les ingrédients pour un réveil paisible sont réunis: un simulateur d’aube, son chat Toulouse qui le rejoint au lit pour les premières cajoleries de la journée, et son premier geste du matin, écrire dans son dream journal: «Je couche tout de suite mes rêves sur le papier, ça me permet de m’en souvenir.»
Après quelques étirements tranquilles, il s’occupe de Toulouse, dont la routine matinale passe avant la sienne. Au son de la radio, qu’il laisse allumée toute la matinée, c’est dans le cocon de sa salle de bain qu’il continue sa préparation: «Je me lave le visage, je m’occupe de mes cheveux, je me maquille. Ça m’aide à me réveiller et ça m’ancre dans ma journée.» Ensuite vient le temps du matcha ou du café, avec lequel ce conseiller communal de la ville de Nyon (Les Vert-e-s) médite sur son canapé. Grand adepte du journaling, il passe un moment à écrire, regarder les nouvelles et répondre à ses messages, avant d’aller prendre le train de 8h15, direction son lieu de travail.
Whitney Toyloy
La routine de Whitney Toyloy est bien rodée. Son réveil sonne entre 5h45 et 6h45: «Je suis beaucoup plus productive le matin et j’adore cette énergie. Et du coup, je suis aussi une couche-tôt!» La première chose qu’elle fait au réveil? Aérer grand l’appartement et faire son lit. «J’ai aussi la mauvaise habitude de regarder mon téléphone, mais j’essaie de diminuer, confie-t-elle. Ensuite, je nourris mes chats, je fais mes étirements, je mange, je prends un café et je saute à la douche.» Niveau petit-déjeuner, l’ancienne miss Suisse préfère le salé et n’oublie jamais son shot de gingembre fait maison. Sa routine sportive? Musculation ou running, suivi de 15 minutes d’étirements ou de souplesse.
Sergei Aschwanden
C’est LE lève-tôt de notre panel: Sergei Aschwanden règle son réveil à 4h45. Et pas question de jus de gingembre ou de digital detox, le judoka devenu homme politique reste très réaliste: «Comme tout le monde, la première chose que je fais, c’est d’aller aux toilettes.» Une fois les priorités assouvies, direction le fitness de son lieu de travail, pour environ une heure et demie d’exercice physique: vélo, course à pied et rameur pour le cardio, avec un supplément musculation, la routine du président de la Fédération Suisse de Judo & Ju-Jitsu est impressionnante et se fait à jeun: «Je mange quelques fruits à midi, puis un vrai repas le soir.»
Le travail prend également une grande place dans la matinée de ce député au Grand conseil vaudois (PLR) : «Pendant que je fais du sport, je mets souvent de la musique ou une série Netflix, mais la plupart du temps, je ne les écoute pas, car je réfléchis déjà à mes prochaines séances.» Le week-end, il s’octroie un peu de marge: le réveil ne sonne qu’à six ou sept heures du matin. Ouf.