L'intelligence artificielle (IA) est actuellement au centre des stratégies des entreprises du monde entier. Que cela soit pour écrire des textes avec ChatGPT, générer des images ou produire de la musique... les possibilités sont infinies.
Dans la médecine aussi, l'IA fait des miracles. Selon une nouvelle étude du centre cardiaque allemand de la Charité, la nouvelle technologie devrait désormais pouvoir reconnaître les patients souffrant d'une faiblesse cardiaque au son de leur voix, rapporte le «Deutsche Gesundheitsportal».
Pour les patients souffrant de «décompensation hydropique»
En collaboration avec la clinique Mayo aux États-Unis, l'étude «AI-Based Voice Analysis for Monitoring Patients Hospitalized with Acute Decompensated Heart Failure» doit permettre aux chercheurs d'acquérir les premières connaissances sur l'efficacité de l'analyse vocale avec l'IA.
Ces méthodes seront surtout utiles pour les personnes touchées par une «décompensation hydropique». Les patients qui souffrent de cette pathologie ne peuvent pas réguler correctement leur équilibre hydrique.
En raison de la forte diminution de la capacité de pompage du cœur, les liquides peuvent moins bien passer de leurs tissus vers les organes d'élimination. Se forment alors des accumulations d'eau qui peuvent devenir problématiques, surtout au niveau des poumons. Généralement, l'état général du patient se détériore dans de tels cas.
Le liquide dans le corps influence le son de la voix
Le liquide dans le corps a une influence directe sur le son de notre voix, explique le médecin-chef du centre de cardiologie Felix Hohendanner. Celle-ci peut donc être considérée comme un «système d'alerte précoce».
«Une augmentation du liquide dans le corps entraîne une modification de la propagation des ondes sonores et donc une modification de la voix. Elle n'est généralement pas audible à l'oreille humaine, mais elle peut néanmoins être mesurée», écrit le médecin sur le portail.
«Ce n'est que le début»
Cette méthode de mesure est particulièrement adaptée à une utilisation autonome à domicile. «Elle est indolore, rapide et simple, ne comporte pratiquement aucune source d'erreur et ne nécessite aucun moyen technique autre qu'un appareil d'enregistrement comme un smartphone», précise Felix Hohendanner.
Pour que tout cela fonctionne, la start-up berlinoise Noah Labs-KI, qui a développé le logiciel nécessaire, analyse des centaines de paramètres dans les échantillons de voix des patients concernés. Désormais, l'IA apprend à prédire l'efficacité du traitement et à donner l'alerte si la quantité de liquide change. La reconnaissance vocale basée sur l'IA pourra également être utilisée pour d'autres maladies cardio-vasculaires. «Nous ne sommes qu'au début d'un développement prometteur», se réjouit le Docteur Hohendanner.