Même Sam Altman s'inquiète
Comment la Suisse veut instaurer la confiance en l'IA

Pour beaucoup, l'IA s'apparente à une effrayante boîte noire. C'est ce que Sam Altman – le PDG d'OpenAI – ne comprend pas. Découvrez ce que la Suisse fait pour y remédier.
Publié: 19.01.2024 à 14:10 heures
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L'engouement pour l'IA au WEF et dans le monde est grand.
Photo: Thomas Meier
Christian Kolbe, Sarah Frattaroli

Le WEF et l'IA ont un problème commun: pour beaucoup de gens, le World Economic Forum et l'intelligence artificielle restent des boîtes noires insondables. On ne sait pas exactement ce qui s'y passe ou comment les réponses sont obtenues. Résultat: les gens réagissent avec scepticisme, voire avec répulsion.

Même le PDG d'OpenAI Sam Altman comprend cela. Lui qui, avec ChatGPT, a initié le grand engouement pour l'IA. «Je pense qu'il est bénéfique que les gens soient nerveux, a-t-il déclaré lors d'un panel très remarqué jeudi matin. Nous le sommes aussi. La technologie est puissante. Beaucoup de choses pourraient mal tourner.»

Les hautes écoles sur le devant de la scène

La confiance doit se construire. Et c'est précisément là qu'intervient la Swiss AI Initiative. Cette initiative a également attiré beaucoup de monde l'après-midi dans une cave voûtée étouffante de la AI House sur la Promenade à Davos. De manière très simplifiée, il s'agit d'associer la Suisse, site digne de confiance, aux capacités de recherche des hautes écoles et des universités de notre pays, et de créer ainsi un pendant aux géants de la technologie qui dominent le marché de l'IA.

L'initiative est surtout soutenue par les deux EPF de Zurich et de Lausanne. Il n'est donc pas étonnant qu'aux côtés du CEO de Ringier, Marc Walder, cinq professeurs des deux hautes écoles aient pris place sur le panel en tant que représentants de l'économie privée. La Swiss AI Initiative se veut une «contribution régionale à la résolution d'un problème global.»

Evoluer ensemble

Pour l'instant, l'IA est «non démocratique, non digne de confiance et la société n'y est pas préparée», selon le professeur Antoine Bosselut de l'EPFL. La recette pour y remédier: une coopération entre les universités et l'industrie, des modèles open source auxquels tout le monde participe, et une très grande force de calcul dans les montagnes suisses.

Une recette qui devrait également plaire à Sam Altman: «L'IA et la société évoluent désormais ensemble, pas à pas.» Et veulent ainsi réussir à instaurer la confiance pour une technologie qui est venue pour rester.

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