Pour certains parents, les réseaux sociaux sont la nouvelle télévision: les uns sont heureux de pouvoir «parquer» leurs enfants devant un appareil, les autres mettent en garde contre les influences néfastes que ces réseaux peuvent produire.
Depuis longtemps, les psychologues et les sociologues mettent en garde contre la pression exercée par les algorithmes d'Instagram, Snapchat ou TikTok sur l'image corporelle ou les convictions politiques, et pas seulement sur les jeunes.
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Une nouvelle étude montre désormais que l'usage de réseaux sociaux peut avoir une influence sur le développement du cerveau. Des neuroscientifiques de l'université de Caroline du Nord ont étudié pendant trois ans le cerveau d'élèves du secondaire âgés de 12 à 15 ans, une période où cet organe se développe particulièrement rapidement.
Zones activées à long terme
Résultat: quiconque consulte régulièrement les plateformes sociales à cet âge, c'est-à-dire plus de quatre fois par jour, active à long terme trois régions du cerveau de manière excessive.
La première région concerne les circuits de traitement des récompenses, qui réagissent également aux expériences telles que les gains d'argent ou les comportements à risque. La deuxième regroupe les régions du cerveau qui déterminent l'attention. La troisième région activée à long terme est le cortex préfrontal, qui aide à la régulation et au contrôle.
«Les jeunes qui fréquentent quotidiennement les médias sociaux montrent des changements assez spectaculaires dans la manière dont leur cerveau réagit, ce qui pourrait éventuellement avoir des conséquences à long terme, jusqu'à l'âge adulte», explique Eva H. Telzer, professeure de psychologie et de neurosciences à l'université de Caroline du Nord et co-auteure de l'étude.
Les résultats montrent aussi que «les ados qui grandissent en utilisant de plus en plus les réseaux sociaux sont hypersensibles aux réactions de leurs pairs», continue l'experte. Les chercheurs ne sont pas d'accord sur le fait de savoir si cela pourrait entraîner à long terme des problèmes psychologiques tels que la dépression.