TikTok va encadrer les campagnes de certains médias d'Etat qui cherchent à influencer l'opinion dans d'autres pays. Le réseau social chinois justifie cette initiative par la tenue de plusieurs scrutins majeurs dans les mois à venir.
Il entend «contrer les opérations d'influence durant une année électorale historique», selon un communiqué publié jeudi sur son site en ligne. Après l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, TikTok avait déjà mis en place des mesures pour mieux identifier les contenus postés par des médias d'Etat.
La plateforme avait adjoint un label aux comptes «tenus par des entités dont la production éditoriale ou le processus de décision sont sujets au contrôle ou à l'influence d'un gouvernement».
Médias chinois et russes visés
Jeudi, elle a annoncé de nouvelles dispositions visant les comptes de médias «qui essayent de toucher des populations situées en dehors de leur pays d'origine sur des sujets d'actualité». TikTok ne mentionne pas de médias ni de pays, mais, selon le «New York Times», ce dispositif concerne notamment des médias chinois et russes.
Les comptes concernés ne pourront plus faire l'objet de recommandations, ce qui signifie que leurs contenus ne pourront pas apparaître dans le fil «For You», la page d'accueil par défaut dans laquelle sont postées des vidéos en fonction d'un algorithme. En outre, «dans les semaines à venir», ces comptes ne seront plus autorisés à acheter des espaces publicitaires pour diffusion en dehors de leur pays d'origine.
Pour donner plus d'informations sur «les opérations d'influence masquée que nous perturbons», les responsables de TikTok vont publier régulièrement un nouveau rapport de «transparence». Le réseau social a indiqué avoir pris, durant les quatre premiers mois de l'année, des mesures contre 15 «opérations d'influence» et retiré de la plateforme 3001 comptes liés à ces activités.
Selon les données recueillies, ces campagnes visent à «influencer le discours politique au sein des groupes visés, notamment en ce qui concerne les élections». TikTok cite notamment une tentative menée avant le scrutin présidentiel en Indonésie (tenu en février) et une autre destinée à «amplifier certains discours sur la politique intérieure britannique».