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Une grave pénurie de main-d'oeuvre sévit en Suisse... celle de pères Noël!

Plusieurs mois avant les fêtes de fin d'année, les associations qui offrent les services d'intervenants habillés en Saint-Nicolas n'affichaient plus de disponibilités. La demande dépasse de loin l'offre. Une Société zurichoise veut lancer une grande campagne d'embauche.
Publié: 14:27 heures
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Une pénurie de main-d'oeuvre hors du commun sévit en Suisse.
Photo: Keystone
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Peter Aeschlimann

En Suisse alémanique, un problème inattendu menace les fêtes de fin d'année: les parents qui souhaitent engager un père Noël pour émerveiller les petits se heurtent à une pénurie d'intervenants. Le problème est plus pressant pour la Saint-Nicolas, qui est traditionnellement fêtée le 6 décembre, presque trois semaines avant Noël. Le site de la Société des Saint-Nicolas de Zurich, par exemple, est catégorique: «Plus d'acteurs disponibles les 5, 6, 7 et 8 décembre.» Il est toutefois précisé qu'avec un peu de chance, les clients pourraient obtenir l'un des quelques rendez-vous encore libres en appelant le bureau.

Interrogé par Blick, Phil Rellstab, responsable presse de la société des Saint-Nicolas, parle d'une situation «grave». Il y a un véritable problème de relève à cause du vieillissement des intervenants. Une trentaine de barbus ont été engagés en 2024, mais c'est dix de moins qu'il y a une décennie. Durant le même temps, la population de la ville de Zurich a augmenté de près de 50'000 citoyens. et il est clair que cela ne peut pas durer: ce n'est pas en s'inscrivant sur une liste d'attente que l'on arrive à faire briller les yeux des enfants.

La demande dépasse de loin l'offre

La situation est tout aussi dramatique à Berne. Il faut réserver un an à l'avance auprès de la Guilde du Père Noël locale pour pouvoir réserver un Saint-Nicolas pour le 6 décembre. Dans la ville fédérale, 15 équipes d'intervenants organisent environ 400 visites. Pour tous ceux qui sont d'accord de patienter un peu après la date officielle de la fête, il existe encore des créneaux libres, par exemple le 9 ou le 10 décembre. A Aarau et à Bâle aussi, aucun acteur n'est disponible pour le 6 décembre.

Karin Diefenbacher, présidente de la Société zurichoise des Saint-Nicolas, confirme également le fait que la demande dépasse l'offre. Les chiffres dépassent presque ceux de l'époque avant la pandémie de Covid-19; la présidente se dit impressionnée de voir à quel point cette tradition est ancrée dans les familles. Elle attribue le manque actuel d'intervenants à la pandémie, puisqu'il n'a pas été possible d'en recruter de nouveaux.

Martin Kempf, gérant du site Internet chlaus.ch, a une vue d'ensemble de l'activité des Saint-Nicolas. On y trouve environ 620 inscriptions d'associations, de sociétés et de particuliers qui proposent leurs services de Saint-Nicolas. «Les grandes villes ont désormais toutes clôturé leurs inscriptions», explique-t-il. Dès fin novembre déjà, il n'y a plus de disponibilités.

Pas tout le monde n'est fait pour être Saint-Nicolas

Grâce à la coopération avec un portail d'emploi l'année dernière, la relève est cependant peut-être assurée: cinq stagiaires ont pu être engagés cette année à Berne. Ils feront leurs premiers pas début décembre en tant que Saint-Nicolas. Mais rien n'assure leur présence l'année prochaine.

Tout le monde n'est en effet pas fait pour être Saint-Nicolas. Il faut avoir un bon contact avec les enfants et dégager de la sérénité. «Les types agités et hyperactifs ne restent pas longtemps.» Le métier est pris très au sérieux, on organise par exemple des cours pour apprendre à interagir avec des personnes souffrant de démence lors de visites dans des maisons de retraite. Un intervenant déclare: «Nous, les Saint-Nicolas, nous ne nous 'déguisons pas', nous nous habillons simplement!»

Pas de femmes acceptées

Les femmes intéressées pourraient-elles permettre de combler le manque de personnel? Tant à Zurich qu'à Berne, on répond par la négative. «Notre société des Saint-Nicolas n'en est pas encore au point d'inclure des femmes», explique Phil Rellstab. Pourtant, ces associations ne pourraient pas se passer des femmes: elles correspondent à environ 40% des 215 membres. Elles participent dans l'ombre, en faisant par exemple la cuisine, l'achat de matériel, l'administratif, et même le taxi pour amener les Saint-Nicolas à leurs missions.

Même son de cloche à Berne: «Chez nous, les femmes travaillent en arrière-plan. Elles nous aident à nous habiller et nous nourrissent.» Mais ces Sociétés se veulent aussi modernes: les rôles transmis aux femmes ne sont pas rigides et permettent de s'intéresser à une multitude de tâches. L'association bernoise explique: «Nous nous montrons aussi ouverts d'esprit envers les enfants, nous les acceptons tous comme ils sont.»

«Saint-Nicolas apporte de la chaleur dans le foyer», conclut la présidente zurichoise Karin Diefenbacher. Pour l'année prochaine, elle annonce que la Société des Saint-Nicolas prévoit une grande campagne d'embauche. Le slogan? «Nous avons besoin de plus de Saint-Nicolas!»

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