Vols, cambriolages, agressivités...
La prégabaline, cette nouvelle drogue qui inquiète les autorités bernoises

Dans la ville de Berne, de nombreux demandeurs d'asile consomment de la prégabaline à des doses beaucoup trop élevées. Le médicament sert initialement à traiter l'épilepsie. Sa consommation inquiète les autorités bernoises qui observe une hausse de la criminalité.
Publié: 07.04.2024 à 21:02 heures
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A Berne, de nombreux demandeurs d'asile consomment le médicament prégabaline à des doses beaucoup trop élevées. (image symbolique).
Photo: IMAGO/Lobeca

La prégabaline, ce médicament prescrit en cas d'épilepsie, d'anxiété et de douleurs nerveuses, ne représente aucun danger s'il est utilisé correctement, mais en cas de surdosage la substance active déclenche une humeur euphorique et rend rapidement dépendant.

Il n'est donc pas rare que les personnes en manque adoptent un comportement extrêmement agressif. C'est précisément ce problème qui préoccupe actuellement la ville de Berne. Selon un reportage de la SRF, la prégabaline y est de plus en plus souvent consommée par des demandeurs d'asile originaires de pays d'Afrique du Nord.

«Quand on leur parle, ils deviennent soudainement agressifs»

Depuis quelque temps, la police municipale bernoise voit se multiplier les interventions liées à ce médicament. Notamment à la «Kleine Schanze», qui est non seulement une belle plate-forme panoramique, mais surtout un lieu de trafic de drogue très apprécié. La police municipale a confirmé à la SRF qu'elle avait déjà dû intervenir à plusieurs reprises et qu'elle avait saisi de la prégabaline.

Pour les agents, de telles interventions se révèlent souvent imprévisibles et parfois dangereuses. Ils ne peuvent pas savoir à l'avance comment les personnes dépendantes à la prégabaline vont réagir.

«Certaines sont euphoriques, d'autres sont absentes, mais si on leur parle, elles deviennent souvent soudainement agressives», explique Silvio Flückiger, responsable du groupe d'intervention et de prévention bernois Pinto. Le fait que de nombreuses personnes avec lesquelles il est en contact portent un couteau sur elles pose également problème. «Nous devons nous attendre à tout moment à ce qu'ils le sortent.»

De l'Afrique du Nord vers la Suisse

La prégabaline est également un thème récurrent dans les centres d'asile. Certes, elle n'y est plus distribuée depuis peu, mais l'affaire n'est de loin pas réglée pour autant. En effet, de nombreux réfugiés savent comment s'en procurer illégalement.

Souvent, celle-ci est dosée beaucoup trop fortement lors de la prise, ce qui renforce la dépendance des personnes consommatrices. De plus, contrairement à la Suisse, la prégabaline peut être obtenue sans ordonnance dans les pays d'Afrique du Nord. Selon Swissmedic, une grande partie de la substance est introduite en Suisse en contrebande depuis la France ou l'Afrique du Nord.

La monnaie nécessaire à cet effet est généralement obtenue par les demandeurs d'asile par des voies illégales, ce qui, selon la SRF, a également une influence sur les statistiques de la criminalité de la ville de Berne. L'année dernière, celle-ci a enregistré nettement plus de vols, de cambriolages et de violences, surtout autour de la gare centrale de Berne.

«Il faut des décisions plus rapides»

Pour le responsable de la sécurité du canton de Berne, Reto Nause, ce qui doit être fait est clair: «Nous devons donner la priorité aux procédures d'asile de ces hommes. Il faut des décisions rapides. Et une fois que celles-ci sont prises, nous devons expulser les personnes concernées.»

Pour cela, la collaboration entre la ville, le canton et la Confédération sera décisive. 

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