Vidés de leurs ouvriers, à la traîne...
Le conseiller national Philipp Bregy en a marre des chantiers fantôme sur l'autoroute

Nous les connaissons tous: ces segments d'autoroute fermés depuis des semaines pour cause de travaux, mais où ne voit que très rarement des ouvriers au travail. Le conseiller national Philipp Bregy a interpellé Simonetta Sommaruga sur cette question, de manière directe.
Publié: 03.10.2021 à 11:49 heures
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Dernière mise à jour: 04.10.2021 à 07:19 heures
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Le chef du groupe parlementaire du Centre, Philipp Bregy, veut savoir où en sont les chantiers autoroutiers.
Photo: Keystone
Ruedi Studer, Jocelyn Daloz et Alexandre Cudré (adaptation)

Les travaux d’autoroute sont la bête noire des automobilistes. Un mal nécessaire, pourtant, car l’entretien des routes est indispensable. Mais les travaux ne pourraient-ils pas parfois aller plus vite? C’est ce que Philipp Bregy, chef du groupe parlementaire du Centre, veut savoir de la part du Conseil fédéral.

«Plusieurs personnes m’ont rapporté des épisodes dans lesquelles aucun travail n’était effectué durant des jours, voire des semaines, sur les chantiers de certains tronçons d’autoroutes», rapporte le conseiller national valaisan, qui siège à la Commission des transports et est vice-président de la section cantonale du TCS.

Simonetta Sommaruga interpellée

Philipp Bregy a interpellé la ministre des transports Simonetta Sommaruga sur ce sujet. Il demande des informations sur le nombre de chantiers d’autoroutes et la durée moyenne des travaux par kilomètre.

Le conseiller national demande également des solutions possibles pour éviter la présence massive de travaux. «A moins que le Conseil fédéral ne considère les travaux routiers à l’arrêt comme une mesure de modération du trafic?», ajoute-t-il malicieusement.

Charge financière inutile pour l’Etat

Il exige des éclaircissements sur l’ampleur réelle du problème. Il avance deux raisons qui pourraient expliquer l'arrêt de travail prolongé sur une route. «Soit il y a une mauvaise planification, et alors c’est un problème d’administration à résoudre, soit c’est politiquement destiné à ralentir le flux du trafic.» La deuxième raison est une attaque frontale, dont le destinataire n'est d'ailleurs pas clairement établi.

Il témoigne de connaissances tellement dégoûtées par la présence régulière de travaux qu’elles préfèrent passer aux transports publics. «De plus, chaque chantier qui se prolonge est une charge financière inutile pour l’État», insiste Philipp Bregy.

L’Ofrou donne ses raisons

L’Office fédéral des routes (Ofrou) se dit conscient du problème. Sur sa page d’accueil, il admet que le nombre de travaux routiers a augmenté en raison de l’accroissement du trafic. «Les chaussées s’usent plus qu’il y a dix ans, notamment en raison du trafic intense», dit l’office fédéral. A cela s’ajoute le fait que plusieurs sections ont dû et doivent encore faire l’objet de rénovations.

L’Ofrou donne également un avant-goût de ce que Philipp Bregy est susceptible de recevoir comme réponse de la part du Conseil fédéral: les matériaux utilisés ont besoin de suffisamment de temps pour durcir afin d’éviter la formation d’irrégularités. De plus, le mauvais temps, qui peut avoir un impact sur les matériaux, peut entraîner des interruptions et ralentir le travail.

De telles situations peuvent donner l’impression aux automobilistes que les travaux sont volontairement arrêtés, mais il n’en est rien. Et l’Ofrou rappelle également que la durée des travaux n’est toujours qu’une estimation et des retards sont toujours possibles.

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